Apocope et Aphérèse - Histoires de Sexe

Apocope et Aphérèse

... un diabolo menthe. J’espère qu’elle n’est pas aussi zarbi que son père et venir m’expliquer que la terre est plate.

— Je suis désolée, mon père a dû vous importuner.
— Si peu, il a ses marottes.
— Marottes, marottes, des marottes inquiétantes quand même. Il refuse de se laver les mains au gel hydroalcoolique, il ne porte pas de masque, et maintenant il est candidat aux régionales sur une liste anti-masques et anti-vaccins, nommée Bas les masques. Ma mère et moi sommes très inquiètes.
— Il m’avait semblé, en effet, un peu perturbé.
— C’est le moins que l’on puisse dire, pouffe-t-elle.

Elle est très jolie lorsqu’elle rit.

— Je me souviens d’une jolie jeune fille timide qui rougissait à chaque fois que je l’interrogeais, que faites-vous maintenant ?

Elle rougit encore alors que je l’interroge — Je suis interprète auprès de la chambre de commerce de la région, je parle espagnol, anglais, japonais, mais en ce moment je suis au chômage forcé. J’espère simplement que l’activité va repartir.

Cette cochonnerie aura flanqué un beau bordel. Je vois qu’elle hésite à donner quelques précisions.

— Vous savez, ce n’était pas que par timidité que je rougissais en cours. Je peux bien vous l’avouer maintenant qu’il y a prescription.
— Ah bon ?
— Vous étiez – et vous êtes toujours – un bel homme à la voix envoûtante. Et lorsque vous nous expliquiez les beautés de la langue française, je songeais surtout à ce que votre langue pouvait me faire, à certains endroits de mon ...

... anatomie.
— Hou, nom de dieu !
— D’ailleurs, sitôt rentrée chez mes parents, je relisais mes cours en pensant à vous… et je me caressais.

Je recommande une autre tournée pour me remettre de mes émotions.

— Je n’étais pas la seule à me retrouver dans cet état, certaines de mes copines fantasmaient tout comme moi, même les plus prudes et réservées.

Si je m’attendais à une telle révélation, moi qui les prenais pour de gentilles petites filles bien sages, alors qu’en fait j’avais face à moi de jeunes et jolies cochonnes qui ne songeaient qu’à une chose, c’est que je leur bouffe l’huître perlière.

Certes, lors de contacts parents/profs, il m’est arrivé d’expliquer en long en large et en travers le programme scolaire à certaines mamans très curieuses. Allongées sur le bureau, les jambes en l’air, elles m’affirmaient qu’il étaitimpératif que j’aille au bout de mon explication, ou à plat ventre sur le meuble, le compas de leurs jolies guibolles bien écarté, elles me disaient à la fin de la rencontre que j’étaisplus que parfait.

Mais de là à imaginer mes élèves dans la même position, il y a un monde ! Quoique, telles mères, telles filles.

— Vous avez été mon premier fournisseur d’orgasmes, j’imaginais vos doigts et votre langue sur moi, en moi, tout en me faisant étudier l’épenthèse, l’assonance ou la catachrèse dans l’œuvre de Stendhal. Alors j’explosais tout en me mordant la main, je ne voulais pas alerter mes parents qui se seraient demandé ce que je foutais, ...