1. Carol, belle et dangereuse (2)


    Datte: 12/07/2023, Catégories: Lesbienne Auteur: Gentille75, Source: Xstory

    ... mes soins devant la psyché. J’avais revêtu un peignoir éponge, peut-être afin d’éviter une comparaison offensante à l’agent Price, ou pour lui laisser la possibilité de changer d’avis.
    
    Le bain avait été l’occasion d’une discussion à bâton rompu sur un tas de sujets plus ou moins légers, dont l’entretien du corps féminin ; après tout, on était à poil. Le désir fut aussi évoqué, de manière détournée, la crainte d’un faux pas avait retenu Jude de se lâcher complètement, à mon grand regret ; ce choix était le sien, son désir palpable, elle refusait de se dérober. De mon côté, habituée à profiter égoïstement de l’occasion pour récupérer des forces, j’avais envie de la marquer de mon empreinte au lieu de lui laisser le simple souvenir d’un agréable moment.
    
    Au premier baiser dans sa nuque, à peine un effleurement à la pointe des cheveux châtains coiffés à la garçonne, comme si un papillon s’était posé là par maladresse, Jude se crispa, nos regards se croisèrent dans la psyché. Elle n’osait pas bouger par crainte d’effrayer le papillon audacieux qui butinait le sel de sa peau. J’enveloppai ses épaules d’une douceur singulière, promesse des délices à venir. La nervosité s’évapora au fil d’interminables secondes.
    
    Ma bouche glissa d’une lenteur consommée dans le cou tendre, traçant un chemin humide sur la joue veloutée loin des lèvres tentantes. Les senteurs fleuries de lavande des sels de bain mêlées à son odeur naturelle consumèrent mes ultimes réticences. Cet instant précis ...
    ... berçait mes rêves depuis notre rencontre au poste de police du campus. Patiente, je mordillai le lobe puis glissai une langue audacieuse dans l’oreille. Ma proie laissa échapper un soupir.
    
    Mon souffle donna l’impression de réveiller un désir condamné depuis longtemps, Jude se libéra dans un réflexe incontrôlable du drap de bain humide noué au-dessus de sa poitrine, rejetant au passage ses certitudes de femme mariée au seul homme qui l’avait connue intimement. L’instant était venu de succomber à d’autres attentions, de s’initier à d’autres frissons, de s’abandonner à d’autres tourments, de savoir enfin à quoi ressemblait le plaisir au féminin pluriel.
    
    Les lèvres dans son cou, je tâtonnai à la recherche de la télécommande de la stéréo que je savais là, quelque part, une voix sensuelle s’éleva bientôt sur un air de chill out. Jude me bouscula gentiment pour se camper dans l’encadrement de la porte mitoyenne entre la salle de bain et la chambre ; d’accord, on ferait l’amour sur le lit. Une main se referma sur la mienne, toute trace de peur avait disparu, je me laissai enlacer pour une dans lascive.
    
    Un regard échangé, l’acceptation du désir, la tendresse partagée d’un sourire, je pris ses lèvres avec douceur. Notre baiser s’éternisa le temps de la danse, sans autre geste que mes mains sur ses hanches et ses bras autour de mon cou. Les corps enlacés, les langues lovées l’une contre l’autre, on laissa monter la fièvre sans provocation inutile. Ma cuisse gauche emprisonnée ...
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