SDF - Suite et fin. - Histoires de Sexe

SDF - Suite et fin.

... parking…

— Alain, réveille-toi !
— Emma ?
— Docteur, il est réveillé, crie-t-elle. Putain, Alain, tu m’as fait tellement peur !

Je peux entendre une intense émotion dans sa voix. J’ouvre les yeux faiblement et je vois son beau visage. Elle me sourit, mais elle a les yeux rouges d’avoir beaucoup pleuré. Et c’est à cause de moi. Je me sens affreusement coupable.

— Je suis désolé. Je ne veux pas que tu aies peur pour moi.
— Ce n’est pas ta faute, Alain, c’est la mienne. Je t’ai dit que j’étais maudite et que je fais du mal à tous ceux qui m’approchent.

J’entends maintenant des larmes dans sa voix. Comment peut-elle se blâmer à la place de ce connard de Théo.

— Eh bien, regardez qui est réveillé.

Un homme de belle prestance en blouse de médecin entre dans la pièce.

— Vous savez que ça a été très limite pour vous ? Heureusement, vous êtes arrivé rapidement dans mon bloc opératoire. Il arbore un sourire contagieux. Vous avez fait une grosse hémorragie, tant externe qu’interne, mais je crois que j’ai tout bien recousu. Je regrette de vous informer, monsieur Prieur, que vous paierez encore vos impôts l’année prochaine.

Je l’aime bien. Sarcastique, certes, mais très sympathique. J’essaie de rire, mais mon côté me fait bien trop mal.

— Cette douleur est l’un des effets secondaires de la petite exploration au bistouri que j’ai faite dans votre corps. Le plus gros de la douleur devrait disparaître d’ici trois/quatre jours, mais cela restera inconfortable ...

... pendant quelques semaines. Au fait, nous sommes dimanche, 17 h. Vous êtes restés deux jours dans le coma.

Il sourit toujours. Je suppose qu’il est fier de m’avoir sauvé.

— Le Dr Blanchard est celui qui a convaincu l’hôpital de me laisser rester avec toi, me dit Emma, visiblement admirative du praticien.
— Merci Docteur. Je suppose que je vous dois ma vie.

À vrai dire, je ne sais pas trop quoi dire à un homme qui vous a sauvé la vie.

— Ce ne sera pas nécessaire, monsieur Prieur. Vous savez bien que l’esclavage est interdit ! Non, cet hôpital préfère largement les espèces sonnantes et trébuchantes !

Je ris et la douleur me transperce comme une lance. Je grimace en essayant de retenir le prochain rire. Le médecin reprend son sérieux.

— Je vais demander à une infirmière de vous administrer un antidouleur à spectre local pour que vous puissiez respirer un peu plus facilement. Ou souhaitez-vous quelque chose de plus puissant pour vous rendormir, monsieur Prieur ?
— Appelez-moi Alain, s’il vous plaît, docteur. Un antidouleur ira très bien, si vous arrêtez avec les blagues. J’ai besoin de parler à la ravissante demoiselle que voilà, dis-je en désignant Emma de la tête.
— Eh bien, Alain, je vous laisse seuls. Je passerai vous voir demain matin, lors de ma tournée.

Il se dirige vers la porte et me laisse avec Emma.

— Ce n’est pas toi, la malédiction, Emma, c’est Théo.

Je reviens à ce qu’elle me disait avant que le Dr Blanchard ne nous interrompe.

— Tu dois ...