L'intrus
Datte: 11/09/2018,
Catégories:
fh,
inconnu,
vacances,
amour,
vengeance,
intermast,
pénétratio,
policier,
fantastiqu,
fantastiq,
amourdram,
occasion,
Auteur: Pervenche M, Source: Revebebe
... pendant plusieurs secondes, alors que l’inconnu s’accrochait à moi, le visage crispé sous la douleur.
— Pervenche… râla-t-il. Pourquoi ? Pourquoi ?
Ses mains retombèrent, puis il s’effondra sur le plancher comme un paquet de linge sale. Il bascula sur le dos, les bras en croix. De sa poitrine, au centre d’une tache écarlate qui s’élargissait rapidement, seul le manche du couteau dépassait.
En hurlant comme si j’avais aux trousses tous les démons de l’enfer, je me précipitai vers la sortie, sautai plus que ne descendis les marches de la terrasse et, sous l’averse orageuse, filai à travers les pins, droit devant, aveuglément, pressée de mettre le plus de distance possible entre ce lieu de cauchemar et moi.
Lorsque je réalisai que j’arrivais en bordure de la gorge, il était trop tard. Mes bras battirent l’air et je me rejetai vers l’arrière, tentant de m’accrocher aux branches et aux pierres tandis que le sol se dérobait sous mes pieds. Je dévalai la pente, sur le dos puis sur le ventre, mes ongles se retournèrent quand mes doigts labourèrent la terre et la caillasse à la recherche d’un point d’appui ; et mes vêtements partirent en lambeaux. Mes pieds heurtèrent soudain une surface dure, ralentissant ma chute, puis mon corps meurtri s’immobilisa à quelques mètres à peine des rochers bordant la rivière gonflée par l’orage.
Je demeurai allongée au bas de la descente, haletante, à demi étourdie. J’avais uriné dans mon jean, mais la pluie était occupée à tout ...
... laver. Je souffrais de partout et plus particulièrement des bras, des épaules et des mains aux doigts ensanglantés. De surcroît, mes chevilles avaient dû encaisser un choc violent lors du contact de mes pieds avec les pierres.
De longues minutes s’écoulèrent avant que je ne me décide à remuer. En me traînant sur les genoux, les coudes et le ventre, en agrippant cailloux et branches des mes doigts gourds dont la chair partait en lambeaux, je me hissai mètre après mètre et en oblique sur la pente que je venais de dévaler. Je perdis la notion du temps.
Complètement hébétée, les yeux fous, ma gorge crachant une toux rauque, je finis par retrouver un terrain à peu près plat alors que l’orage s’en était allé et que la terre, réchauffée par un soleil de fin d’après-midi, exhalait des nuages de vapeur. Je tentai de me mettre debout, mais mes chevilles étaient trop douloureuses pour me porter et j’étais trop épuisée pour franchir un mètre supplémentaire. Je restai étendue sur le sol humide, la joue sur les aiguilles de pin. Mon corps n’était qu’une plaie, mais je ne ressentais plus aucune douleur. Je voulais juste dormir. Dormir…
Un rayon de soleil entre par la fenêtre de la chambre. Une odeur de café et de chocolat flotte dans l’air. Allongée sur le lit, la tête sur l’oreiller, je ne respire qu’à petits coups de crainte qu’une nouvelle quinte de toux ne me déchire la poitrine. De mes mains bandées, j’écarte le drap, contemplant mon corps meurtri couvert de pansements et de ...