L'intrus
Datte: 11/09/2018,
Catégories:
fh,
inconnu,
vacances,
amour,
vengeance,
intermast,
pénétratio,
policier,
fantastiqu,
fantastiq,
amourdram,
occasion,
Auteur: Pervenche M, Source: Revebebe
... lavabo, violemment, douloureusement, les yeux noyés de larmes et le visage en feu. Qu’avais-je fait ? Qu’avais-je fait ?
Tremblante, haletante, je mis un temps infini à reprendre la maîtrise de mon corps. D’un pas mal assuré, je finis par regagner le living. Meurtrière ! J’étais meurtrière, une fois de plus ! Et cette fois, je n’avais aucun mobile. Un coup de folie m’avait fait tuer cet inconnu qui disait m’aimer. Qui était-il ?
Je m’immobilisai, bouche grande ouverte. Sur le plancher, la tache de sang était bien en vue, ainsi que les feuillets de mon récit éparpillés jusque sous la table, mais de cadavre, point ! Et de couteau… pas davantage ! Je retins à grand-peine un nouveau cri de frayeur. Il n’était donc pas mort ! Tremblante, je regardai tout autour de moi, craignant que ma victime ne surgisse, ivre de vengeance.
La maison était silencieuse. Je tentai de me maîtriser. Comment avait-il pu se lever et disparaître ? J’avais vu sa poitrine lacérée par les coups de lame, son sang couler sur le plancher… Il en avait perdu en abondance, comme en attestait la flaque qui s’assombrissait près de la table. Du regard, je cherchai une piste écarlate, quelques traînées que ma victime ait pu abandonner derrière elle en s’enfuyant… mais en vain !
Je prêtai l’oreille au moindre bruit, mais c’était comme si de grosses mouches à viande bourdonnaient dans mon crâne. Tremblante, j’imaginais leurs yeux rouges aux multiples facettes, leurs ventres d’un vert métallique. Je les ...
... sentais entrer et sortir par mes narines, mes oreilles… J’hallucinais.
Secouant ma torpeur et rassemblant tout mon courage, les jambes flageolantes, j’entrepris de faire le tour du bungalow : nulle part, mon inconnu n’était visible. J’hésitai longuement avant de me glisser dehors. Le moindre de mes pas était accompagné de mouvements de la tête et des yeux, tant je redoutais de voir surgir brutalement un homme à la poitrine ensanglantée, le couteau au poing, hurlant sa haine avant de se jeter sur moi pour m’ouvrir le ventre.
Les bagages du voyageur auraient dû se trouver sur la terrasse, là où il les avait laissés après les avoir bouclés, mais tout avait disparu ! Je retournai dans la maison. Quel était ce prodige ? Comment avait-il pu survivre et prendre la fuite ? Où était-il allé ?
Je réunis les papiers éparpillés et les fis brûler dans la cheminée, puis m’affairai à nettoyer la tache de sang qui souillait le plancher. Sans doute était-ce inutile : l’homme pouvait revenir accompagné des forces de l’ordre, et c’en serait terminé. Je perdais probablement mon temps, mais je ne pouvais m’empêcher de tenter d’escamoter les preuves de mon forfait.
Lorsque tout fut propre et net, j’étais en sueur et toujours pas rassurée. Je pris la décision de faire mes valises et de rentrer chez moi. Il me restait près de deux semaines de location, mais je ne me voyais pas demeurer une journée de plus dans ce maudit bungalow ! Je choisis néanmoins de conserver les clés et de ne les ...