1. L'intrus


    Datte: 11/09/2018, Catégories: fh, inconnu, vacances, amour, vengeance, intermast, pénétratio, policier, fantastiqu, fantastiq, amourdram, occasion, Auteur: Pervenche M, Source: Revebebe

    ... laissé dévorer comme autant de fruits mûrs ?
    
    — Pour la dernière fois : sortez !
    — Pervenche…
    — Pervenche ! Pervenche ! Vous n’allez pas répéter mon prénom pendant des heures en bavant comme un mouflet devant une friandise ? Cessez donc votre cinéma ! Elle s’en fout, Pervenche ! Elle vous emmerde, Pervenche ! Tout ce qu’elle désire, Pervenche, c’est vous voir débarrasser le plancher parce que votre présence l’indispose. C’est clair ?
    
    J’étais dressée de toute l’immensité de mes cent soixante centimètres, lui crachant mon mépris au visage, et il restait là, immobile, avec un air triste, incrédule. Il y eut un silence pendant lequel je le jaugeais, soutenant son regard. Quel homme était-il donc ? Comment pouvait-il supporter tant de rebuffades ?
    
    Il baissa les paupières, comme pour s’accorder un bref instant de réflexion, puis ses épaules s’affaissèrent.
    
    — Bon, se résigna-t-il. Je m’en vais, puisque c’est ce que vous voulez.
    — Enfin ! sifflai-je.
    
    Il se dirigea vers la porte ouverte, mais fit doucement volte-face avant de l’atteindre.
    
    — C’est vraiment ce que vous voulez ? Vous n’allez pas regretter de m’avoir chassé ?
    
    Cela n’en finirait donc pas ? J’étais incapable de répondre, tant la colère me serrait la gorge.
    
    — Embrassez-moi ! ordonna-t-il soudain, de la fièvre dans les prunelles.
    
    Je reculai d’un pas. Le prit-il pour une invite ? Il s’avança tout à coup vers moi et une seconde plus tard, il m’enlaçait.
    
    — Pervenche… Embrassez-moi avant que je ...
    ... disparaisse à jamais ! Laissez-moi goûter au parfum de vos lèvres, que j’en emporte la saveur au long de mon voyage.
    — Vous êtes fou ! Lâchez-moi !
    — Vous êtes merveilleuse. Sans le savoir, je vous ai toujours aimée. Vous êtes celle que je cherchais. J’ai parcouru tant de kilomètres, usé mes semelles sur tant de chemins que je désespérais d’un jour rencontrer la femme de ma vie. Et vous êtes celle-là. J’en suis certain.
    — Non !
    
    Je tentais de le repousser, mais sans conviction. Sans énergie. J’étais en train de m’avouer ma propre faiblesse : cet homme me plaisait. J’aimais son regard, son visage, son corps sur lequel il attirait le mien, le son de sa voix et les douces paroles dont le flot m’inondait les oreilles. J’avais la tête en feu mais je m’efforçais de maîtriser la situation. N’avais-je pas droit à un peu d’amusement ?
    
    Lorsque ses lèvres se posèrent sur les miennes, lorsque le frôlement de nos langues fit courir un frisson de désir au creux de mes reins, je compris qu’il avait gagné. Que j’allais être à lui. Que j’en mourais d’envie. En répondant fiévreusement à son baiser, en me serrant contre lui, je savais ce que je faisais. Je devinais que cet inconnu de passage se servirait de moi avant de m’abandonner lâchement pour reprendre son voyage.
    
    Que m’importait l’avenir ? Je ne voulais que l’immédiat. J’allais être à lui, mais il serait à moi ! Un épisode de ma vie. Une page qui serait bien vite tournée. Mais avant l’inéluctable séparation, je tenais à m’offrir ...
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