1. La déchéance de Juliette Ch. 04


    Datte: 09/07/2023, Catégories: Non Consentement / À contre-cœur Auteur: bytrouchard, Source: Literotica

    ... Les murs et les clôtures étaient barbouillés de graffitis colorés, tandis que les magasins et commerces étaient protégés par de gros volets métalliques eux aussi vandalisés. Dans l'air flottait une odeur de désespoir et de voitures brûlées.
    
    Juliette fut sorti de ses réflexions quand elle faillit se casser la cheville en trébuchant sur ses hauts talons. Elle n'avait pas l'habitude d'en porter.
    
    Elle jeta un regard en arrière, à temps pour voir Alain et Christian rire de sa maladresse. Intérieurement elle les maudit puis continua son chemin avec précaution sur le trottoir jusqu'au point que les hommes lui avaient indiqué où elle devait se tenir pour la nuit.
    
    Bien que la nuit soit chaude, moite et collante, elle eut un frisson involontaire en regardant l'ensemble de la rue.
    
    Celle-ci était patrouillée par un groupe de femmes à intervalles réguliers. A environ trente mètres d'elle plus bas, se tenait une jeune fille qui ne semblait pas avoir plus de dix-huit ans. Juliette vit qu'elle mâchait nerveusement un chewing-gum et qu'elle avait le teint blafard et l'agitation d'une toxicomane. Plus loin dans la rue, elle vit des femmes de toutes tailles, tous âges, toutes races.
    
    Pour elle, c'était un spectacle lamentable. Elle maudit une fois de plus les dieux et les hommes qui la faisaient chanter. Lorsque cette épreuve serait terminée, elle reviendrait ici, dans ce quartier glauque, pour le rendre propre. Les policiers nettoieraient et supprimeraient ces germes de ...
    ... l'humanité,
    
    Il était encore tôt, et peu de voitures circulaient dans cette rue. Celles qui passaient semblaient appartenir à des proxénètes comme Alain et Christian, qui vérifiaient leur investissement.
    
    Mais bientôt, certains clients apparurent, à pied et en voiture, attirés comme des abeilles par un pot de miel.
    
    Une Ford passa devant elle très lentement. Un homme de type maghrébin avec de longs cheveux gras la toisa de haut en bas. Elle fut écœurée mais eut la joie de constater qu'il continuait son chemin jusqu'à la fille plus bas.
    
    Bien qu'elle ne voulut pas regarder, elle vit la jeune se pencher en avant sur la fenêtre passager et plonger sa tête dans la voiture pour parler au conducteur. Juliette imagina la conversation.
    
    - Hello chérie, tu travailles ?
    
    - Tout dépend. Vous êtes flic ?
    
    - Non.
    
    - Alors oui je travaille. Que puis-je faire pour vous ?
    
    - Entre et nous en discuterons bébé.
    
    Juliette croisa les bras sur sa poitrine et secoua la tête, désespérée, en pensant qu'elle aurait la même conversation dans quelques minutes. Pour la première fois, elle oublia presque sa position et son statut. Pendant des années, elle n'avait pensé qu'au succès et à l'avancement au sein des forces de police, abandonnant et s'aliénant amis, famille et collègues. Maintenant, elle agissait comme une femme qui ne pensait qu'au cinq prochaines minutes. Il fallait qu'elle garde sa santé mentale et sa dignité intacte.
    
    Elle parcourut son bout de trottoir sans enthousiasme, ...
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