1. Orage, ode et espoir (1)


    Datte: 01/07/2023, Catégories: Hétéro Auteur: Bugsy, Source: Xstory

    ... déesse pourtant si motivée !
    
    Une fois ! Une seule fois suffit pour que gloire à jamais reste bien effacée.
    
    Et pourtant, toi aussi, surprise, tu t’actives : tu ne plains pas ta peine, mais devant le maigre résultat tu te crois fautive, tu redoutes que tes charmes soudain n’attirent plus. Il me faut alors te rassurer, te dire que non, c’est moi, moi qui ai perdu beaucoup de ma virilité et ne peux plus t’offrir qu’un sexe rabougri qui peine à se dresser, pâle copie de ma gloire passée.
    
    Faut-il dans ce cas accepter la défaite ou tenter, coûte que coûte, de nouvelles conquêtes pour espérer que de nouveau puisse se lever la bête ? Garder le souvenir de ces jours de liesse où, nageant dans l’allégresse, je me vidais en vous qui criiez votre bonheur ? Ou repenser sans cesse à ce jour maudit où je ne pus de vous faire ma maîtresse ?
    
    Et toi, de mes conquêtes glorieux instrument, mais d’un corps impuissant inerte appendice, je ne peux cependant d’un geste de dépit te fouler à mes pieds ou jeter aux orties.
    
    Une femme comme vous n’admet point un homme sans honneur, et je ne puis plus vous parler de bonheur quand mon sang se retire du symbole de ma fierté.
    
    Mais il faut pourtant vivre avec cette douleurDe savoir que mon sexe, bien loin de sa splendeur,Ne peut plus t’honorer ...
    ... qu’en de rares instantsSéparés pour ma honte de bien longs moments.La jeunesse vermeille aujourd’hui a dit non,M’invitant à saisir la carte du même nom.J’étais ton maître, mais ce rangAussi splendide qu’exigeantN’admet point, tu le sais, un homme sans honneur,Et je dois aujourd’hui, sacrifiant mon bonheur,Briser ces lourdes chaînes qui te tenaient captive.Tu as ta liberté dont mon désir se prive.
    
    Faut-il rester ainsi dormir sur ses lauriers avec le souvenir de ma gloire passée, gardant comme maîtresse ma dernière amante, seule à connaître le temps qu’il me faut aujourd’hui pour que, sous des baisers, se dresse enfin mon vit ? Ou dois-je continuer à rechercher toujours de nouvelles conquêtes, en admettant le fait que ma gloire est passée ?
    
    Je ne peux me résoudre pour les temps à venir de voir mon appendice autrefois tant aimé devenir la risée de toutes mes connaissances. Comment, toi qui as su me faire respecter, toi dur comme fer, peux-tu me trahir et m’envoyer en enfer ? De mon corps tout de glace seras-tu maintenant un objet inanimé me servant d’ornement ?
    
    Je ne puis laisser faire le temps qui s’en va diminuant, mais la vaillance absente de mon corps enflamme toujours mon cœur.
    
    Alors, pour briller encore de mille feux, il me faut faire confiance en la pilule bleue. 
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