Un couple trop parfait. - Histoires de Sexe

Un couple trop parfait.

... l’eau froide uniquement, et de l’autre côté les lieux d’aisance. Au milieu, le maudit escalier en colimaçon. Voilà, vous avez tout vu, sauf mon appartement. Oh, il ressemble à celui de l’abbé, une chambre, une cuisine, un bureau, c’est tout ce que j’occupe aujourd’hui. Et à l’aplomb de la chambre de l’Évêque, il y avait une grande salle à manger assez luxueuse, toujours au cas où Monseigneur vienne séjourner ici.
— Et au-dessus de tout cela, il y a des combles, je suppose ?
— Vous supposez bien, cher Monsieur, combles et caves sur toute la surface !
— Je ne voudrais pas abuser de vos jambes, mais puis-je y jeter un coup d’œil rapidement le temps que vous descendiez tranquillement avec Anna et Stéphanie ?
— Bien sûr, que je retrouve la clé… Tenez, vous verrez, il y a quelques vieilleries, comme dans tous les greniers, mais surtout des bassines, à cause des fuites.

Le grenier est impressionnant, gigantesque, malgré les poutres qui le divisent par quarts. Trois lucarnes ovales de chaque côté apportent assez de lumière, et surtout celles de l’arrière offrent une vue fantastique sur le lac. La hauteur permet de repérer les murs de clôture surmontés de grilles plongeant jusque dans l’eau, la rive est donc privée. Une sorte de quai de pierre délimite la berge sur une trentaine de mètres, le reste est en « plage » herbue. Jérôme referme soigneusement la porte et descend au rez-de-chaussée. Le vieux curé a ouvert une boîte de vieux sablés dans laquelle plonge allègrement ...

... la petite. Et le curé s’extasie devant la grande danoise qui le dépasse de plus d’une tête.

— Mais vous parlez magnifiquement le français, et sans le moindre accent !
— Oui, parce que j’espère entrer au Conseil de l’Europe comme interprète.
— Très très bien. Je vous le souhaite de tout mon vieux cœur et je ne vous oublierai pas dans mes prières.
— Je dois vous dire que je suis de l’église danoise, c’est à dire luthérienne…
— Et alors ? N’est-ce pas le même Dieu ? Calvin, Luther, d’autres façons de le prier, mais Dieu reconnaîtra ses ouailles. Et pas ces fichus gangsters qui voulaient tout raser. Ceux-là ne le méritent pas.
— Tenez, mon père, voici la clé, j’ai soigneusement refermé.
— Très bien. Je vous ai sorti la clé de la cave, si cela vous tente. Mais faites attention, ce sont de vieilles marches de pierre passablement usées et c’est très humide : elle est presque sous le niveau du lac, ou pas loin.
— Tu viens chérie ? Est-ce qu’on peut vous laisser Stéphanie un moment ?
— Oh avec plaisir, elle est si mignonne.
— Oui, mais si vous la laissez faire, elle va vider votre réserve de douceurs.
— Quelle importance…

C’était l’occasion pour qu’ils puissent échanger rapidement. La cave est moche, sans véritable intérêt, bien que voûtée, et encombrée d’un tas de saloperies.

— Qu’est-ce que tu en dis, ça te plaît ?
— Tel quel, non, bien sûr. Mais la maison a ce charme suranné des maisons bourgeoises et l’emplacement est exceptionnel.
— Oui, pour moi, rien que ...