-
Septembre 1761
Datte: 10/09/2018, Catégories: nonéro, journal, historique, aventure, historiqu, Auteur: Gufti Shank, Source: Revebebe
... m’épouser. En fait, il serait plus précis de dire que son père lui a donné l’autorisation de se marier à moi. J’ai davantage eu à séduire celui-ci que ma promise, d’ailleurs. Mais mon éducation et l’évocation de terres en Europe y ont fait beaucoup. Nous allons nous marier à la fin de l’été. Août 1762 Je commence à chercher une petite maison, à l’extérieur de la ville, où nous pourrons nous installer tous les deux. Le père d’Isabella m’a proposé de venir travailler à la boutique de tabac avec lui. Cela me changerait des tavernes. Le métier est honnête et j’aspire à une vie calme, maintenant. Septembre 1762 Ça y est, je suis marié. Et je suis heureux. J’ai quitté ma place à « La Baleine » et travaille avec mon beau-père, à vendre des cigares. Il m’apprend à en faire, de toutes sortes et tailles. Isabella et moi nous sommes installés dans une petite cabane aux portes de la ville. Elle vient aussi aider à la boutique. Décembre 1762 Isabella est enceinte. Je suis le plus heureux des hommes. Mon beau-père me laisse de plus en plus d’autonomie. Je crois qu’il est également content de pouvoir souffler un peu. Les affaires marchent assez bien. Juin 1763 Notre fils Étienne est né. Isabella reste à la maison avec lui. Je m’occupe presque seul de la boutique. Tout va pour le mieux. Septembre 1764 Isabella a donné la vie une seconde fois. C’est une fille : ...
... Charlotte. Janvier 1765 Les affaires sont dures, ces temps-ci. Les armées se succèdent à Tortuga, françaises, espagnoles, anglaises. La stratégie de la guerre doit être de contrôler l’île. Pourquoi ? Les boucaniers ou aventuriers se font rares et les soldats ne paient pas comme eux. Août 1765 Isabella a accouché encore, mais l’enfant est mort-né. Malgré toutes nos prières. Isabella peine à s’en remettre, et je ne suis pas assez disponible. Je passe mon temps à la boutique. Et les affaires ne vont pas mieux. Octobre 1765 Dans les tavernes du port, de plus en plus de marins sans le sou parlent de fortune et d’aventure. Le climat est sombre. La révolte gronde, mais on ne sait même pas qui nous gouverne. Novembre 1765 J’ai reconnu Alvarez, qui n’a plus ni un homme ni un sou, mais toujours un bateau. Il veut monter une expédition pour aller piller Puerto Plata. Il m’a proposé d’en faire partie. Décembre 1765 J’ai pris ma décision ; les affaires sombrent encore ; je vais m’embarquer avec Alvarez. Il a l’air sûr de lui et est déjà parvenu à rassembler une petite centaine d’hommes. Il compte attaquer de nuit et se concentrer sur les marchandises stockées près du port. Il semble bien connaître la ville. Nous partirons après-demain. Et si tout est bien, j’aurai pour Noël les bras chargés d’or et de cadeaux pour Isabella et les enfants. Que Dieu nous protège.