1. Septembre 1761


    Datte: 10/09/2018, Catégories: nonéro, journal, historique, aventure, historiqu, Auteur: Gufti Shank, Source: Revebebe

    ... irons tout de même jeter l’ancre à Tortuga. Selon lui, l’Espagne est encore riche, mais de moins en moins apte à se défendre. Il a l’air d’espérer faire fortune aux Caraïbes.
    
    Décembre 1761
    
    Les heures passent, longues. De temps en temps, une tempête met tout le vaisseau en agitation, mais nous n’avons eu aucun incident sérieux. D’après Alvarez, nous verrons les premières terres d’ici quelques jours.
    
    Je viens d’apercevoir une île. Je me réjouis d’avance de la fin de cette traversée. Alvarez n’est finalement qu’un ivrogne empli de rêves d’une autre époque et l’équipage n’est qu’un ramassis de pauvres miséreux échappés des prisons de Nantes ou alentour.
    
    Les pirates hantent la mer des Caraïbes, chassant les navires à la faveur du soir. Certains sont à la solde des Français, d’autres pour le roi d’Espagne, d’autres agissent libres. Et c’est sans compter les corsaires de l’Anglais. Ma seule crainte est le pavillon noir.
    
    Janvier 1762
    
    Nous sommes arrivés sans encombre jusqu’à l’île de la Tortue. Mais Alvarez a préféré mouiller son navire à Port-de-Paix, sur les côtes d’Haïti ; peut-être pour ne pas éveiller la méfiance. J’abandonnerai l’équipage et le capitaine dès demain pour me rendre à Tortuga.
    
    Tortuga me parait une ville idéale pour changer de vie. Ici, c’est sûr, jamais personne ne viendra me demander qui je suis. Les rues sont emplies de racailles en tous genres, pirates, déserteurs ou anciens soldats. L’argent et l’alcool coulent à flots. Les tavernes ...
    ... fleurissent, tandis que tout autre commerce vivote seulement.
    
    Il va me falloir travailler. En y réfléchissant, si je veux gagner rapidement de l’argent, j’ai trois solutions : la piraterie, les tavernes ou les cimetières. Je crois que je ne suis pas fait pour enterrer les morts, donc il ne me reste plus que deux choix.
    
    La piraterie me semblant présenter un danger plus franc que les tavernes, j’ai préféré aller servir de l’alcool et laver des gobelets. J’ai trouvé à travailler à « La Baleine », et j’y loge aussi. Je ne vais toutefois pas m’enrichir de cette façon. Les tavernes ne rapportent de l’argent qu’à ceux qui les possèdent.
    
    Je me suis remis à faire ce que je sais le mieux ; et j’ai déjà rencontré plusieurs femmes. L’une d’entre elles, prénommée Isabella, est la fille d’un marchand de tabac. Elle est belle et paraît infiniment plus érudite que la moyenne des habitants. De plus, son père est riche…
    
    Février 1762
    
    Plus je connais Isabella et plus je l’apprécie. Je crois également que je ne la laisse pas indifférente. Nous nous voyons assez fréquemment (au grand dam de son père, qui voulait pour elle le fils d’un autre riche marchand). Je me confie peu à peu à elle ; elle respecte mes silences et ne cherche pas à tout savoir sur moi. C’est mieux ainsi.
    
    Mars 1762
    
    Je loge toujours à « La Baleine » et je dépense la moitié de mon argent pour Isabella, et l’autre moitié en alcool. Je commence à me faire une place ici.
    
    Juillet 1762
    
    Isabella a accepté de ...