Essai Risqué (1)
Datte: 16/06/2023,
Catégories:
Partouze / Groupe
Auteur: Gerald93, Source: Xstory
... étage.
— Montez, montez ! La petite porte à gauche, crie une voix qui résonne dans la cour.
Elle ne lève même pas les yeux pour en chercher l’origine. Les reflets aveuglants du soleil lui interdiraient toute identification.
Paul est déjà devant la porte, elle le rejoint, presqu’à regret, car la douceur du soleil qui vient frapper inhabituellement de toute part son léger chemisier blanc est plus qu’agréable.
Au mur de l’escalier qui mène au premier, Henri arbore ses meilleurs clichés. Le cinéma et le showbiz sont accrochés en noir et blanc. Isabelle Adjani, Francis Huster, Ophélie Winter... Prince ! Pas simple de le shooter, celui-là, se dit Paul. Et il y en a d’autres qu’il ne reconnait pas du premier coup d’œil. Par contre autour de ces portraits, il reconnait très bien les cadres et les sous-verres du rayon « déco » du grand magasin dans lequel il travaille. Et certainement que derrière ses cadres, se cachent les accroches murales en W du rayon bricolage.
Henri est un ami d’enfance. Ce n’était pas le meilleur, pas le pire non plus. Mais depuis leurs retrouvailles, une amitié plus solide, plus mûre s’était installée. Quelle bonne idée, avait-il eu, ce jour-là, d’aller se fournir dans les rayons de son magasin, plutôt que sur internet ! Sans cette amitié, Paul n’aurait certainement jamais osé proposer à Anne de le faire.
— Soyez les bienvenus dans mon studio photo !
Anne détaille le fameux Henri qui dans quelques instants va s’emparer de son corps « ...
... pour un rendu inégalable sur papier glacé ». Une petite trentaine comme Paul, des cheveux mi-longs qui encadrent un visage anguleux paré d’une petite barbe en pointe, un buste étroit, presque malingre et des jambes interminables donnant à l’homme un faux-air de Don Quichotte. Henri... le chevalier errant de la photographie parcourant le monde à la recherche du cliché idéal. Cette image plaît à Anne.
Pourtant elle a hésité avant d’accepter de venir. D’abord, elle ne se trouve pas particulièrement photogénique malgré les protestations de Paul qui ne tarit pas d’éloges sur son port de reine, son buste de déesse, son visage innocent de nymphe, et surtout la cambrure affolante de ses reins qui rendrait jalouse la plus belle des Aphrodite. Et puis la plupart des photographes ont quand même une réputation sulfureuse ! Mais elle s’est dit qu’une incursion dans le monde si particulier de la photographie d’art était une chance après tout. Quand Paul avait effectivement confirmé qu’Henri ne faisait pas que de sages portraits, elle avait quand même dit oui, prête à relever le défi.
Avec une décontraction étudiée, Henri fait sauter le bouchon d’une bouteille de Prosecco et leur tend un verre à chacun.
— Un petit coup avant de commencer ? lance-t-il malicieusement.
Anne n’en mène pas large. Paul, lui, a hâte de la voir perchée sur l’escabeau placé devant le fond blanc qui recouvre presque entièrement le mur du fond, face aux projecteurs protégés par ce qui ressemble à de grands ...