Adieu, confession, punition (2) - Histoires de Sexe

Adieu, confession, punition (2)

Il y avait donc deux semaines que j’avais adressé à Diane cet email désespérant de stupidité, si on veut bien y réfléchir à froid, au calme, avec un peu de ce qu’on appelle « le sens commun ».

Les trois ou quatre jours ayant suivi l’envoi, j’avais espéré fébrilement une réponse, fracassante ou surprise, ou quelque chose d’inattendu, pourquoi pas. L’attente au fil des soirs s’était estompée. Je m’étais fait une raison. Et souhaitais juste que la charmante accède à ma supplique de garder entre nous cet écrit limite scabreux, sans le dupliquer à toutes ses copines, ou pire encore, aux relations professionnelles que nous avions en commun… Ma prise de risque m’apparaissait avec le recul d’une idiotie sans nom. Mais le risque avait aussi quelque chose de stimulant, lorsque j’y songeais.

Je ne lis pas tous les emails que je reçois. Sans être ministre ou DG d’une société du CAC 40, j’en reçois suffisamment sur ma boite « pro », pas mal aussi sur la « perso », sans oublier celle qui ne sert qu’à renseigner la case « votre adresse électronique » sur les sites où vous ne venez qu’une fois ou deux.

J’aurais donc pu passer totalement à côté de celui expédié quinze jours après mon acte idiot, depuis une adresse CommandanteD@XXX.com (croyez pas que je vais donner l’adresse complète, quand même ?) et dont l’objet s’intitulait sobrement Con-fesse-ions. Cela n’allait pas bien loin dans l’humour, mais méritait qu’on en sache plus. Je cliquai donc. Et pus alors lire le long message ...

... suivant… Je le recopie sans les quelques fautes d’orthographes ou d’accord qu’il comportait, ne soyons pas trop cruel. Ça disait ceci :

Thomas…

« Quel grand naïf tu fais, tout de même ! À ton âge, tu n’as pas capté que lorsqu’on envoie un email un peu « chaud » « risqué », « touchy », on l’expédie depuis une adresse bidon, de façon à protéger un peu ses arrières ? C’en est presque touchant! Il ne manquait plus que quelques sexpics, des nudes, pour aller au bout de l’absurde!

J’avoue, ton email a suscité en moi différentes réactions. Je l’ai lu plusieurs fois, je n’en revenais pas de l’audace, et je dois au moins avouer une chose, je n’en ai pas reçu beaucoup dans le genre ! J’ai d’abord été consternée que tu puisses être aussi direct, et aussi intrusif dans ma sphère personnelle. Intime. Je t’ai ensuite trouvé totalement inconscient. Comment dit-on déjà ? « Donner des verges pour se faire battre ? » Et sans mauvais jeu de mot sur « verges », je me suis dit que tu devais avoir un fond bigrement maso.

Alors je t’ai plaint, parce que je pense qu’en tout maso sommeille de la tristesse ou du malheur. Et je dois le dire, tu m’as même fait un peu pitié. Et la pitié, tu vois, Thomas, n’est pas un chemin idéal pour aller vers le désir. Je peux au moins répondre à une des nombreuses questions que tu te poses à mon sujet. Je ne te désire pas parce que je n’ai de désir pour aucun homme. Si cela peut te rassurer. Je pourrais t’en donner les raisons, mais je ne le ferai pas, ou ...