Le voyage de Milly
Datte: 03/06/2023,
Catégories:
plage,
hotel,
BDSM / Fétichisme
hféminisé,
Transexuels
Oral
hsodo,
policier,
Auteur: Samir Erwan, Source: Revebebe
... coiffés en samouraï, pour aller boire des coups au bar de l’hôtel. Si l’agent des Affaires internes me suivait en double mission – pour MoonWar, et pour moi – il ferait son rapport comme suit : la cible – moi – ne sortait que le soir, mais recevait une femme à l’occasion, toujours la même – moi.
Je me suis questionné : si Nicolas, le jeune espion, n’avait pas été là, est-ce que Milly aurait agi différemment ? Il me venait parfois des envies de me faire baiser dans les toilettes du bar, de me faire prendre la bouche. Milly la passive aurait pu jouer l’aguicheuse, celle qui veut du sexe, et elle l’aurait eu sans difficulté. Je me suis questionné sur mon orientation sexuelle. Vêtu en Milly, je concédais vouloir des hommes. Jamais quand je n’étais pas Milly. Et Charlène alors ? J’évacuais ces questions, je vivais bien ainsi.
La mission que je m’étais donnée en passant mes congés à cet hôtel que Raïssa avait habité était de trouver pourquoi Raïssa était venue ici, qu’est-ce que Tony y faisait de louche, quelles étaient les plates-formes du crime ? Les premiers jours, Milly a enquêté, moi j’ai bu. Et le soir, bien que j’aurais pu ramener une gamine voulant faire la fête – Wahooooouuu ! – dans ma chambre, je sortais sur la plage.
Un soir, au soleil couchant, hésitant entre mes deux personnalités, un frisson m’a envahi. Une suite de souvenirs m’a soudainement assailli. Mon cœur a voulu sortir de mon thorax, mes doigts se sont mis à trembler. J’ai cru mourir. Mais ce n’était ...
... qu’un souvenir intense qu’on découvre en coulisse. Une forme d’épiphanie qui m’a aidé à réussir cette mission au long cours… Un souvenir de coulisse révélateur…
J’ai pris une décision. J’avais deux cibles prioritaires : le jeune agent, pour mieux connaître les intentions de MoonWar et Tony, le réceptionniste de l’hôtel et correspondant de Raïssa.
Au matin, je suis descendu à la réception, mal fagoté en homme, les cheveux en samouraï. J’ai pris le petit déjeuner avant d’aller voir Tony, assidu derrière son comptoir. J’ai fait celui qui avait la gueule de bois et qui cherche des complices dans le vice en m’accoudant devant lui comme s’il était barman. J’ai ronchonné et me suis passé la main sur le visage, m’étirant les traits que je voulais fatigués. J’ai réussi le rôle, car Tony a débuté la discussion :
— Dure nuit ?
— À qui le dis-tu !
— Les femmes ?
— Même pas ! L’alcool ! Justement parce qu’il n’y avait pas de femme !
— Mais pourtant… Il y en a plein au bar de l’hôtel, le soir… Et certaines ne cherchent que ça !
Tony était tombé dans le panneau et avait ouvert la porte que j’étais prêt à défoncer.
— Oui, oui, je suis d’accord, balbutiais-je, presque honteux. Mais ce ne sont que des gamines, celles qui sont là ! Je suis capable « de choper » à la maison ! Je cherche autre chose…
Tony a répondu à un client, s’est installé derrière son ordinateur et je maugréais ma mauvaise passe encore accoudé au comptoir, la main dans les cheveux. J’ai soupiré et Tony ...