La Versaillaise - Histoires de Sexe

La Versaillaise

... pas te faire remarquer par eux, mais tu es frustrée que ni l’un ni l’autre ne passent pas plus de temps sur ta poitrine.

Ils vont se baigner.

Ils reviennent.

Son téléphone sonne.

— La piscine est nettoyée. C’est bon.
— C’n’est pas trop tôt !

Merde, ils ont une piscine. Voilà ce que c’est que d’avoir du fric. Nous, notre piscine, elle est pour la résidence. Mais je fantasme, peut-être, que c’est aussi une piscine de résidence qui est nettoyée.

Le téléphone sonne à nouveau.

Merde, on est sur la plage, on coupe ou au moins, on met sur vibreur !

Il parle. Il raccroche.

— Qu’est-ce qu’il y a ? demande sa femme, en ajoutant : la piscine ?
— Non, non, pas la piscine, c’est le boulot. Un problème… un problème grave… il faut que je rentre.
— Quoi ?

Elle a parlé fort. Tout autour les regards se tournent vers eux. Elle sourit pour s’excuser.

— Quoi ! Il n’en est pas question. On vient d’arriver.
— Je ne peux pas faire autrement. Mais toi, tu peux rester. Juste pour quelques jours. Je serai de retour pour récupérer les enfants avec toi.
— Mais moi.
— Écoute, Chérie. C’est seulement une question d’une semaine, au pire. Je te laisse la voiture. Ils m’ont réservé une place dans un train.
— Mais… mais…
— Il faut que je me dépêche. J’ai juste le temps de passer prendre mes affaires. Tiens, les clés… la voiture… la maison…
— Mais je ne saurais même pas retrouver le chemin.
— Je t’envoie l’adresse exacte. Le GPS te guidera.
— Je vais être toute ...

... seule… C’est loin du centre…
— Quelques jours… Juste quelques jours…
— Mais on n’a pas fait les courses.
— Tu achètes une bricole ou tu commandes un truc. J’ai vu dans l’entrée plein d’adresses…

Il se lève. Elle aussi. On les voit s’éloigner.

— Elle est bien roulée, je confirme, ajoute à nouveau mon copain.

Elle revient seule. Elle s’installe à nouveau.

C’est fou, même sur la plage, cette femme dégage une certaine classe, une présence particulière. À moins que ce soit moi qui en rajoute, car je la connais dans son milieu, propre sur elle, intérieur confortable, enfants modèles…

Elle téléphone. Je tends l’oreille. Elle appelle une amie, « Suzy », que j’ai déjà rencontrée. La Suzy fait partie de celle dont la fidélité est mise en cause dans le milieu « commérage » du lycée. Je devine à ce que j’entends que Suzy met un doute sur le départ du mari. Aurore, eh oui, elle s’appelle ainsi, même son prénom fait chic, donc Aurore clôt la conversation par un « « Tu vois le mal partout ».

Mais une fois la conversation terminée, je la devine songeuse, le regard perdu au loin, indifférente aux bruits des enfants, au ressac de la mer.

Alors j’ai une idée.

— Elle te plaît vraiment ?

Alex enlève ses lunettes.

— Tu es sérieuse ?

Ce qui est bien entre nous, c’est que nous nous comprenons à demi-mot. Je dois dire que je n’ai pas tout dit sur notre couple. Très vite, Alex m’a révélé qu’il avait une vision très libre des relations de couple. Il m’aime, mais considère ...