La Versaillaise - Histoires de Sexe

La Versaillaise

... été retiré. Aurore est de bonne humeur. Elle doit être fière d’avoir su se libérer d’un carcan social. Je pense en souriant, si elle continue de se faire bronzer nue les autres jours, à la tête de son mari qui va découvrir que le bronzage de son épouse s’est étendu…

Son téléphone sonne, comme il a déjà sonné hier.

C’est son mari. Elle s’éloigne. Elle reste partie peu de temps. Elle revient avec des larmes muettes qui coulent sur ses joues.

— Aurore qu’est ce qui se passe ? Un accident ? Vos enfants ?
— Non, mon mari, juste mon mari.
— Alors pourquoi ?
— Il m’a confirmé qu’il ne reviendrait que vendredi.
— Mais vous vous en doutiez. Il avait parlé d’une semaine. C’est même plus tôt que prévu.
— Oui, je sais… Vous aviez raison, il a une maîtresse… Sinon…
— Mais pourquoi vous pensez à ça. Vous savez bien que je m’étais trompée.

Elle sourit.

— Trompée… Oui je suis cocue et pire encore…
— Allons…
— Non, jamais il n’avait oublié. Depuis vingt ans, pas une fois il n’a oublié. Même au fin fond de l’Afrique pour son travail, il n’a oublié de me souhaiter un bon anniversaire…
— C’est votre anniversaire ?
— Non, pas le mien, le nôtre, notre anniversaire de mariage. S’il n’est pas là, il m’envoie des fleurs et un cadeau. Jamais, jamais un oubli.

Le silence est devenu pesant après de longues secondes.

Elle se saisit de son verre et se verse une grande rasade de vin. Elle le boit d’un trait. Elle va s’en servir une autre.

— Aurore, ce n’est pas une ...

... solution.

J’essaie de la raisonner.

— Vous avez raison. Oublions-le. Tiens, dansons, après tout, c’est censé être un jour de fête.

Elle met la musique, attrape Alex et se colle à lui. Mais cela ne dure que le temps d’une romance. Elle s’arrête. Elle se penche vers l’oreille de mon copain, manifestement lui parle, mais déjà elle le quitte. Elle passe devant moi, tranquillement installée dans un fauteuil, son regard me fixe étrangement, comme un défi, une colère aussi.

Elle entre dans sa chambre en passant par la baie vitrée.

Je regarde Alex et lui fais un signe interrogateur. Il approche.

— Pourquoi elle arrête déjà ? Elle voulait danser. Elle ne veut plus ?
— Non, elle m’a rappelé ce que je lui avais dit hier soir.
— Quoi ? Que tu la baiserais si elle voulait ? Mais elle était saoule, elle a oublié.
— Pas du tout, elle ne m’a répété texto ma promesse en ajoutant : Je vais dans ma chambre. Je vous attends si vous avez vraiment envie de moi…
— Eh ben !
— Qu’est-ce que je fais ?
— Comme tu veux.
— Écoute, notre petit jeu m’a excité. Mais c’est ta patronne. Alors c’est toi qui décides.
— Va, mon Chéri. Fais-la grimper aux rideaux. Je te surveille. Surtout, laisse la lumière de la chambre allumée. Elle pourrait faire sa pucelle et vouloir baiser éteint.

Déjà il part. Pas de doute que mon Alex soit attiré. Le coquin… Il franchit la baie vitrée, avance dans la chambre, mais fait demi-tour pour tirer le rideau. Probablement que c’est Aurore qui veut garder une ...