1. Un mariage réussi


    Datte: 28/05/2023, Catégories: Entre-nous, Hétéro Auteur: Philus, Source: Hds

    ... commune de Fontvieil. La gare était presque déserte et seuls, quelques touristes aux destinations inconnues se pressaient ou flânaient sur les quais en tirant leur valise à roulettes. Dehors, la nuit noire repoussait les pigeons eux-mêmes vers les poutrelles métalliques de l’édifice, estimant qu’il n’était plus temps pour eux de glaner les reliefs des sandwiches dévorés à la hâte par les voyageurs. Olivier Castaing composta son billet tout en regardant le tableau d’affichage des départs. Tirant sur sa valise, il enfila un quai où était stationné un train. Évidemment, sa place n’était pas dans les premiers wagons, mais dans les derniers. Ayant enfin rejoint sa voiture, il grimpa trois marches hautes et s’engagea dans le couloir jusqu’à son compartiment. Olivier espérait bien être seul pour voyager. « Dans un omnibus de cet âge et à cette heure-là, il ne doit pas y avoir beaucoup de monde », pensait-il. Il fit coulisser la porte et fut déçu de voir une des banquettes déjà occupée par un homme obèse qui ronflait les yeux clos, la tête posée contre la têtière près du rideau de la fenêtre. Faisant contre mauvaise fortune bon cœur, Olivier opta pour le siège opposé et s’installa le plus confortablement possible pour la nuit. Il tentait de faire abstraction des ronflements sonores de l’individu quand il flaira soudain une odeur pestilentielle. L’homme, aux habits douteux, exhalait une forte puanteur d’urine et de crasse qu’Olivier n’avait pas perçue immédiatement. Il essaya bien ...
    ... de résister, mais c’était au-dessus de ses forces et, nauséeux, se précipita dans le couloir. Entrouvrant une fenêtre, il respira un peu d’air frais. Une jolie fille brune aux yeux bleus qui regardait les lumières de la ville à côté de lui, tourna la tête et lui sourit avant de faire demi-tour pour pénétrer dans le compartiment voisin. Le train démarra et Olivier referma la fenêtre. « Je n’aurais pas pu tomber sur elle ! », se désola-t-il. Au bout d’une demi-heure, Olivier rentra dans son compartiment et s’allongea sur la banquette le plus loin possible de l’individu. Malgré tous ses efforts, il ne put y demeurer et ressortit rapidement dans le corridor. Il essaya vainement une deuxième fois puis une troisième. À la dernière, il retrouva la jeune fille dans le couloir.
    
    — Bonsoir Mademoiselle, fit-il en s’inclinant légèrement. Je m’appelle Olivier Castaing. Je vais jusqu’à Fontvieil.
    
    — Bonsoir, répondit-elle. Mon nom est Helena Mousquet. Vous non plus ne pouvez pas dormir ?
    
    — Je pourrais si l’homme qui est avec moi n’exhalait pas une odeur de porcherie. C’est insupportable.
    
    Olivier était un fort beau garçon d’environ vingt-cinq ou vingt-six ans. Pas très grand, mais bien charpenté, il avait les traits fins soulignés par des yeux brun profond. Helena trouvait Olivier un peu « vieille France », mais fort à son goût. Elle ne put s’empêcher de répondre :
    
    — Je suis seule dans mon compartiment, si vous n’avez pas peur de vous compromettre, il y a une banquette de ...
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