Un mariage réussi
Datte: 28/05/2023,
Catégories:
Entre-nous,
Hétéro
Auteur: Philus, Source: Hds
Si un oiseau pouvait décrire la ville de Fontvieil, il dirait qu’elle ressemble à une grande croix dont les quatre branches, de longueurs à peu près égales, se coupent à angle droit en leur milieu. Une route nationale allant de Vichy à Limoges la tranche d’est en ouest, tandis qu’une autre venant de Châteauroux et se terminant à Périgueux la pourfend du nord au sud. Chacune de ces voies est bordée de maisons et d’immeubles anciens ainsi que de nombreux commerces aux vitrines copieusement souillées par temps de pluie en raison du passage continu des véhicules. L’animation principale de la cité anime surtout le croisement des deux nationales, seul carrefour à être équipé de feux tricolores et, à juste titre, appelé centre-ville par les habitants. Cette configuration particulière a naturellement divisé la ville en quatre quartiers. Le parc, dont le maire est très fier, laisse peu de place aux maisons du nord-ouest de la localité. Il s’agit du secteur le plus cossu, suivi de près par celui situé au nord-est. Viennent ensuite le quart sud-ouest et enfin la zone commerciale et industrielle peu attirante au sud-est. En s’approchant d’un coup d’aile vers le parc, notre oiseau pourrait apprécier sereinement les bosquets d’essences variées et les plans d’eau sur lesquels nagent en arabesques gracieuses quelques cygnes hautains et colverts cancanant. Il apprécierait également les fontaines, où aiment à s’ébrouer ses amis passereaux et les bancs publics chers aux amoureux, mais aussi ...
... aux personnes âgées et aux mères surveillant leurs enfants.
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Cette année-là dans le parc, un dimanche après-midi de printemps sur l’un des bancs de la grande clairière, se tenait enlacé un couple de jeunes gens. Marie-Pélagie Vernaclier était une fort jolie femme de moins de vingt-cinq ans. Les cheveux longs et roux, les yeux verts et la peau laiteuse parsemée de quelques rares taches de rousseur, elle aimait montrer ses jambes minces, élancées et nues sous une jupe dont la faible longueur attirait toujours les remontrances de son père. Ce dernier, qui gérait un cabinet vétérinaire particulièrement important au centre-ville et un autre plus modeste situé dans un immeuble du quartier fortuné, était sensible aux qu’en-dira-t-on surtout s’ils provenaient de sa clientèle. Dans ce même édifice exerçait et habitait un dentiste de renom. En allant se faire soigner, Marie-Pélagie avait croisé plusieurs fois le fils de la maison, Pierre-Damien Tervallon, avec qui elle n’échangeait à ces occasions qu’un bonjour poli tout en admettant en son for intérieur qu’il était beau garçon. Brun, les yeux bleus, sensiblement plus âgé qu’elle, il était grand, mais rébarbatif au sport, il n’était pas très musclé. Pierre-Damien se contentait de la regarder sans trop se poser de questions, mais il lui arrivait quelquefois de se retourner lorsqu’elle montait l’escalier. Il avait toujours tenté, en vain, d’apercevoir sa culotte sous ses minijupes, à tel point qu’il se demandait parfois si elle en ...