L'accident de moto (1)
Datte: 13/05/2023,
Catégories:
Partouze / Groupe
Auteur: Ange Cestin, Source: Xstory
L’accident de moto
J’ai toujours été passionné de moto. Mais cette passion a bien failli me couter la vie.
Mon histoire s’est déroulée il y a six ans de cela. Alors que je roulais tranquillement sur une route de campagne, un vieux papy de 84 ans a grillé un stop juste devant moi, ne me laissant aucune chance de m’arrêter à temps. J’ai donc percuté sa C5 au niveau du capot, la moto s’encastrant dans l’aile et moi projeté sur la route à plusieurs dizaines de mètres. Résultats ? Mes deux jambes brisées, une main presque broyée, quatre côtes cassées, la rate explosée et un trauma crânien.
J’ai donc passé cinq jours dans le coma, puis deux mois à l’hôpital pour me retaper. A la sortie, je m’estimais tout de même heureux d’être toujours en vie malgré mon corps meurtri et mon esprit encore embrumé. D’ailleurs, je n’avais toujours pas récupéré l’usage de la parole.
Ma vie avait brutalement changé. De jeune homme plein de vie et de fougue, j’étais devenu triste et amer. La période était également difficile pour ma femme Justine qui, après l’angoisse de me voir régulièrement passer sur le billard, devait alors endurer mon mutisme et mon amertume, en plus de devoir me gérer. Cela commençait dès le réveil, pour me porter jusqu’à mon fauteuil roulant, m’aider à aller aux toilettes, me laver, me faire manger, etc.
A 30 ans, au lieu de profiter de la vie ou de gérer sa carrière comme tout le monde, elle était devenue prisonnière de son rôle d’aide-soignante d’un ...
... infirme.
Nos petites bouffées d’air venaient de mes trois séances de kiné hebdomadaire. Justine n’ayant pas le permis de conduire, c’est le taxi de notre petit village qui nous transportait. Le chauffeur, un jeune homme de 35 ans environ, était génial. Serviable, souriant, curieux de tout, il avait rapidement sympathisé avec nous, avec Justine surtout, vu que je ne parlais toujours pas. Parfois, elle restait à parler avec lui dans le taxi pendant mes séances, pour se confier à une oreille attentive.
Un jour, je dus me rendre dans un établissement spécialisé à Bordeaux, afin de trouver une solution à mon problème vocale. Nous fîmes donc la route avec Romain et nous avons profité des deux heures et demie de trajet pour discuter. Au bout d’un moment, la conversation dévia sur le sexe. Avec humour dans un premier temps puis plus sérieusement, Justine n’étant pas spécialement timide sur le sujet. J’en profitais pour les observer : à chaque fois que Romain se faisait plus indiscret, je le voyais se dandiner bêtement en attendant la réponse de ma douce ; et elle rougir, mais répondre sans gêne et avec une certaine provocation. Je croyais rêver ! J’étais peut-être muet, mais pas mort !!
A force de regards appuyés, ce petit jeu s’arrêta. De toute façon, nous arrivions sur la rocade de Bordeaux, où le trafic dense obligea Romain à se concentrer sur sa conduite. Nous arrivâmes à la clinique, puis nous patientâmes dans la salle d’attente. Le retard du médecin commençant à être exagéré, ...