1. Peindre le plaisir


    Datte: 30/04/2023, Catégories: fhh, hplusag, Voyeur / Exhib / Nudisme Humour Auteur: Samuel, Source: Revebebe

    Le vieux peintre venait de brûler toutes ses œuvres. Pourtant il avait encore du succès, on réclamait ses toiles dans les musées et galeries, des amateurs lui achetaient régulièrement des portraits ou des nus. Il était si désespéré qu’il se préparait à jeter au feu sa palette et ses couleurs, quand on sonna à la porte d’entrée. Par réflexe quasiment pavlovien, il alla ouvrir. Une jeune fille se présenta.
    
    — Je m’appelle Evelyne et j’ai appris que vous cherchiez toujours de nouveaux modèles.
    — Vous avez bien fait d’employer l’imparfait, Mademoiselle. Je cherchais, je ne cherche plus.
    — Vous avez trouvé ?
    — Non, je n’ai rien trouvé malheureusement.
    — Je vois : vous brûlez vos toiles avant de vous brûler la cervelle, et moi qui vous dérange !
    — De toute façon, vous ne feriez pas un bon modèle. Vous êtes trop bavarde, à la limite de l’impertinence.
    — Mais, cher Monsieur, je ne suis pas en train de poser pour le moment. Nous conversons.
    — Vous êtes tout de même un peu poseuse.
    — Écoutez, vous me dites : « Circulez, il n’y a plus rien à voir. » Alors quoi ? Je n’avais plus qu’à partir en respectant votre douleur ?
    — Vous avez préféré la technique du pied dans la porte.
    — Tant qu’il existe une infime chance, je veux la saisir.
    — Revenez demain après-midi et on verra…
    — Non, non. D’ici là, vous allez broyer du noir au lieu de mélanger toutes les autres couleurs. On commence maintenant.
    
    Elle se déshabilla en un tour de main, n’ayant sur elle qu’une robe et rien ...
    ... d’autre.
    
    — Vous savez, des nus, j’en ai faits des centaines. Je n’y arrive plus. Je suis arrivé à une impasse. Je n’ai pas envie de me répéter, de refaire la même pose académique ou sensuelle, aucune envie…
    
    Evelyne avait de petits seins, mais de belles jambes et un fessier bien rond. Elle prenait çà et là dans l’atelier des attitudes, comme des arrêts sur image. Parfois des poses suggestives, presque impudiques, puis au contraire des airs de vierge faussement effarouchée.
    
    — Bon, bon, puisque vous êtes là, puisqu’on en est là, je vais essayer quelque chose. Allongez-vous sur cette peau de bique, la jambe droite relevée légèrement, la main gauche sur la cuisse et le regard dirigé sur votre intimité précieuse…
    
    Le vieux bonhomme fit quelques esquisses à grands traits, puis il s’appliqua durant une heure à un dur labeur apparemment, car il suait à grosses gouttes. Puis brutalement, il s’arrêta, accablé.
    
    — Désolé, il n’y a rien à faire, je n’arrive à rien. Je peins une nudité de plus… Je vais même vous dire : je me sens dans la peau d’un vieux dégueulasse qui profite de la situation pour se rincer l’œil devant une fille à poil. Pardonnez-moi, je n’ai jamais eu envie de vous peindre, juste de vous voir nue, comme un vieux vicelard. Je ne sais même pas si vous êtes belle ou pas… Comprenez-moi, je ne peux plus continuer ce métier parce que ce n’est pas la nudité jolie ou pas qui m’intéresse ; j’avais l’ambition de peindre le plaisir.
    — Très ambitieux, c’est vrai, mais ...
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