L'histoire se répète - Histoires de Sexe

L'histoire se répète

... cabane occupée par un gros homme de type hispanique, qui n’aimait pas être dérangé de sa sieste, sauf pour percevoir des droits de douane. Il nota la disparition « corps et biens » sur son grand cahier, avec la date et la position estimée. Il tiqua un peu sur le récit :

— Qué la dame soit prrojetée par le vent, yé veux bien. Qué son marri ait plonyé pour la rrepêsser, yé veux bien aussi. Mais leurrs malles ? Elles ont plonyé elles aussi ?
— Non, bien sûr. Mais le mari avait ouvert grand la fenêtre pour plonger et le bateau avait tellement de gîte…
— Mouais… Cé n’est pas vrraiment convaincant, capitaine… Il n’y aurrait pas oune ou dos pièces d’orr qui se séraient éssappées des malles, dans leurr cabine, parr ezzemple ?
— Euh… Si bien sûr, j’allais vous en parler. Tenez, regardez, nous avons trouvé ces deux pièces d’or, justement, sous la fenêtre de la cabine…
— Ah ! Eh bien voilà oune prreuve irrrréfoutable. C’est parrfait capitaine, yé les garrde comme « pièces à conviczione » , c’est ainsi qué l’on dit, n’est-ce pas ? C’est que maintenant, nous avons oun zeune zuze trrrès perrspicace qui rremet dé l’orrdrre dans le sectorr. Youstément, auzourrd’hui il y a la vente aux enssèrres d’oune plantation pourrtant florrissante, celle dou Prrrésident des cotonniers qui était en fait oun assassino. Maintenant il est au bagne… Il faut êtrre prroudent, trrrès prroudent !

Vente aux enchères, voilà qui pouvait être intéressant… ou pas, c’est selon. Tout dépendrait des candidats ...

... au rachat de cette plantation et de leur pouvoir d’achat. Il fallait aller voir, et vite. Ils cherchèrent un peu, on leur dit d’aller voir au temple, la seule salle assez grande pour cela. Hélas, ils trouvèrent porte close. Ils hélèrent un cabriolet qui passait emportant un notable, plutôt bien vêtu, ce qui tranchait par rapport aux hardes portées dans les rues.

— Oui, bien sûr, la vente de Longueville. Justement, c’est à Longueville et j’y vais de ce pas. Montez.
— On nous a dit que c’est une belle propriété. Vous connaissez ?
— Certainement, une belle plantation et une ascension foudroyante. Qui aurait cru que ce filou de De Longueville était un assassin… Il nous a bien roulés !
— Comment cela ?
— Je suis planteur, moi aussi. Et il y a deux ans nous avons subi une terrible sécheresse… sauf lui ! Il nous a tous bluffés avec son système d’arrosage. Et il ne l’a révélé que près d’un an plus tard, histoire de ne pas être trop concurrencé, le filou. Remarquez, un tel investissement pour une mauvaise année de temps en temps, je ne sais pas si ça vaut le coup…
— Vous êtes acquéreur de la plantation ?
— Oui et non, pas vraiment. Si j’avais pu acheter quelques terres, pourquoi pas. Mais je n’ai que faire des constructions, j’ai assez des miennes à entretenir. C’est qu’il y a deux plantations réunies et donc deux habitations, un grand manoir et un autre plus petit. La folie des grandeurs ! Pour moi, cette propriété est invendable… Enfin, pas pour un gars du coin.

Le juge ...