L'histoire se répète - Histoires de Sexe

L'histoire se répète

... c’est pour vous. Moi je négocierai les titres à mon retour à Bordeaux. Avec ça, vous pourrez acheter une petite propriété, il y a encore des affaires à faire, et vous installer tranquillement. Me voilà rassuré sur votre sort à venir.
— Mais… Tout ceci ne nous appartient pas ! Nous ne pouvons pas nous en emparer !
— Je suis capitaine sur ce navire, seul maître à bord après Dieu. Nul n’est témoin du drame, moi seul ai trace de leur montée à bord. Sur mon livre de bord, j’ai déclaré ces personnes perdues corps et biens lors de la tempête. « Corps et biens », c’est clair ! Qui peut le contester ? Vous ?
— Non, bien sûr…
— Nous allons brûler les papiers inutiles et cette malle devient votre bagage. Un point c’est tout.

La fille du notaire avait bien rapidement évalué la petite fortune qui lui revenait soudain. Quelques bijoux, qu’il valait mieux porter que revendre et une quinzaine de rouleaux de trente pièces chacun. Environ quatre cent cinquante Louis, bien plus que ce que ces pauvres gens auraient pu trouver dans la terre américaine ! Elle fit une prière pour eux et remercia Dieu de sa bonté. Tout de même, ce capitaine qui aurait pu tout garder pour lui se montrait d’une grande générosité envers elle. Tiens ? Où était-il passé ? Elle sortit sur le pont. Après avoir renvoyé les esclaves dans l’entrepont, tout l’équipage prenait des bains de mer. La plupart ne sachant pas nager nouait un cordage autour de leur taille. Le bateau était immobile, ses voiles pendaient ...

... lamentablement, il faisait terriblement chaud. Norbert nageait avec son équipage, nu apparemment. À plusieurs reprises, il plongea sous la coque, remontant de l’autre côté, puis il se hissa jusqu’au pont par une échelle de coupé.

— Tout va bien, déclara-t-il en essorant son épaisse chevelure, insouciant de sa nudité. Aucun taret sur la coque…

Alice médusée ne pouvait détacher son regard vert du corps splendide de cet homme, pourtant de vingt-cinq ans son aîné. Torse musculeux et velu, ventre plat, hanches étroites, cuisses et mollets aux muscles saillants, une véritable force de la nature. Et de surcroît, au milieu d’une broussaille très noire, superbement membré, un pénis tranquille reposant sur d’imposants testicules. Elle avala sa salive, une sourde brûlure envahit son ventre.

— C’est quoi des tarets, demanda-t-elle intimidée ?
— Des bestioles, une sorte de coquillage qui se colle à la coque et fait des trous dans le bois.
— Venez que je vous rince à l’eau douce.
— Pas question. Si l’on reste encalminés encore plusieurs jours, l’eau risque de manquer.

Elle l’accompagna dans sa cabine où il allait se sécher et se rhabiller. Fermant la porte et restant appuyée contre le battant, ses lèvres prononcèrent des mots que sa raison interdisait :

— Norbert, faites-moi l’amour.

La voix était rauque, ses yeux soudains devenus si clairs que les iris semblèrent invisibles, lui donnant un regard irréel.

— Charmante Alice, j’ai eu très envie de vous dès l’instant où je ...