Maggie, Maman et Moi (1)
Datte: 21/04/2023,
Catégories:
Hétéro
Auteur: luc_marie92, Source: Xstory
Une histoire en trois temps. Une confession autour des plaisirs qu’il peut y avoir... à confesser des fantasmes non réalisés. Ceux dont on a tout à la fois honte, et l’envie qu’ils puissent être réels. C’est aussi une histoire pour réaliser que les chemins qu’on emprunte ne mènent pas toujours au point espéré...
A 35 ans, je ne pensais pas qu’une idée aussi banale qu’une visite presque improvisée à une personne, connue du temps où j’étais "fils de ma mère" avant que d’être "moi", pourrait me conduire vers un tel tourbillon. Il faudra sept ou huit épisodes pour la raconter, j’espère vous y entrainer avec moi. Il m’apparait bien difficile de classer cette histoire dans une case unique... Hétéro? Oui assurément, puisqu’il y sera question d’un homme et d’une femme. Mais il sera question de bien d’autres voies de recherches du plaisir, aussi.
...
Cela doit bien faire treize ans que je ne suis plus revenu "dans le quartier". Et franchement, les barres d’immeubles, les tours, le petit supermarché et ses quelques boutiques sans attrait ne m’ont pas manqué un instant. Je n’ai aucune nostalgie de mon enfance et de mon adolescence, du moins pour ce qui est de l’environnement. On appelait cela une Cité-dortoir. A présent on dit quartier sensible. Pour ne pas devoir dire "ghetto". Encore celui-là est-il assez convenablement entretenu. Le lycée que je fréquentais était dans une autre partie de la ville, et dès que j’ai pu fuir le coeur de la Cité, je l’ai fait.
J’ai laissé ma ...
... mère sur place. Nous y étions arrivés lorsque j’avais cinq ans. Elle, était alors au milieu de la trentaine. Mes parents s’étaient séparés après bien des tumultes, et nous avions tous deux atterris là. Un fameux personnage, Solange! Elle ne fréquentait que d’autres femmes seules, comme elle. Des voisines, devenues au fil du temps relations, et pour certaines, amies. Elle était d’extraction petite bourgeoise, avait lu des livres, et pour cela ses amies l’admiraient. Ce qui lui convenait parfaitement. Maman, il faut le dire, avait un égo surdimensionné. Elle cultivait une compétence appliquée à pouvoir se fâcher pour n’importe quoi avec n’importe qui. Ses frères et soeurs l’évitaient comme la grippe. En réalité, elle ne s’épanouissait que dans l’entourage de personnes plus faibles qu’elle, qui avaient besoin de son aide, de son soutien. De son écoute? C’est davantage d’être écoutée qui lui importait.
Lorsque je repense à elle, il m’est parfois arrivé de penser non sans ironie qu’au milieu de toutes ces femmes divorcées, Solange était peut-être un genre d’homosexuelle qui s’ignorait. Refoulée? Jamais je n’eue le moindre indice qu’elle ait pu avoir une amie pour les choses du sexe. Et de plus, Solange ne parlait de femmes éventuellement lesbiennes qu’avec un mépris clairement affiché: "Colette? Je ne supporte pas son style! Et puis... c’était une gouine!"
Je quittai le quartier à vingt ans. Elle, au coeur d’une quarantaine bien entamée, mourut deux ans plus tard, presque ...