1. La cabine


    Datte: 16/04/2023, Catégories: Entre-nous, Hétéro Auteur: Paaron, Source: Hds

    ... fois.
    
    Pourtant, cette fois j'allume mon mobile et j'ajoute un contact... j'hésite sur le nom à donner. Je l'appelle Verlaine et programme son numéro à dix chiffres. Je clique sur la petite enveloppe et j'écris simplement "Mélanie. Maintenant on est quitte".
    
    *******************
    
    Je fais les cent pas devant le portail, vérifie autant de fois ma messagerie, si j'ai bien laissé la sonnerie, le réglage du volume... Tout y est ! Et pourtant pas de réponse. La sensation au creux de mon ventre est toujours présente et je sens que si je n'étais pas en extérieur, je saurai quoi faire.
    
    Soudain, le portable sonne : message. Je m'empresse de lire, encore mon homme. Je m'en veux d'être agacée par sa présence. Encore un mot doux mais qui ne me fait rien aujourd'hui. Je réponds rapidement "Tout va bien, presque plus de batterie, bisous".
    
    Il fallait que je lui donne des nouvelles, il est du genre inquiet.
    
    Autre sonnerie... Bon sang! Il ne me laissera pas tranquille, je souffle d'exaspération et lit la notification : un MMS de Verlaine.
    
    Je regarde autour de moi, comme gênée, prise en faute. Quand je suis certaine que personne ne peut me voir, j'ouvre son message. les petits points tournent en rond pendant le chargement de l'image. Cette attente est interminable et mon coeur se met à battre plus fort. Je ne sais pas du tout à quoi m'attendre.
    
    C'est simplement la photo d'une rue.
    
    Le petit message me dit "rdv dans cette rue, enseigne LoveWear et recontactez moi. ...
    ... Mathilde".
    
    Mathile... Je répète plusieurs fois son prénom, Mathilde Verlaine.
    
    J'agrandis l'image et finis par reconnaître l'angle de la Poste Centrale. je ne suis pas très loin. Je reprends ma marche, toujours excitée, le coeur n'ayant pas baissé de rythme. Je dois avoir le rouge aux joues. Je baisse le regard, persuadée que tout le monde peut deviner la chaleur entre mes cuisses et le sourire béat et abandonné qui doit barrer mon visage.
    
    J'arrive rapidement au magasin. La vitrine montre des modèles softs d'accessoires en cuir, des DVD aux titres évocateurs et des livres sur le bondage. Je n'ose pas rentrer, pour moi, tout cela sent le sadomasochisme et le sexe un peu bizarre.
    
    Non, je ne veux pas entrer! Moi qui rêvais d'une personne raffinée, distinguée, je tombe de haut! Mon regard s'assombrit, je ne sais plus quoi faire.
    
    Comme je tourne devant la vitrine, j'aperçois au loin mon amie Charlène et son compagnon du moment. Je ne sais pas si elle m'a encore vue, mais cela ne saurait tarder! Sans réfléchir, et sans autre option, je me réfugie dans la boutique, prise au piège.
    
    L'intérieur est feutré, le sol et les murs sont dans les tons rouge et noir. Je passe machinalement devant quelques rayons attendus tout en laissant baisser la tension. Rien d'extraordinaire, puis je me dirige dans la section vêtements et je suis surprise d'un trouver des tenues qui retiennent mon attention. Les coupes ne sont pas vulgaires et la qualité des tissus est au rendez vous. Je me laisse ...
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