La cabine
Datte: 16/04/2023,
Catégories:
Entre-nous,
Hétéro
Auteur: Paaron, Source: Hds
... rien faire. Troublée...
Sur le tabouret, je remarque enfin un petit papier plié. Comme si je m'y attendais, je m'empresse de le prendre en posant les robes n'importe comment. je l'ouvre, il contient un numéro de mobile et une simple phrase, d'une écriture très élégante et décidée "Vous m'avez beaucoup pris, en échange, envoyez moi votre prénom."
C'est complètement stupide ! Qu'est-ce que je fais là? Je me trouve soudain ridicule, je sors de la cabine. Une vendeuse, sourire financier aux lèvres, me demande si cela convenait. Sans presque me retourner, je lui réponds que rien ne m'allait, merci, aurevoir. je suis fâchée contre moi même, je ne comprends pas ce qui m'a pris. Cela ne me ressemble pas !
Tout en marchant, je prends mon portable, l'allume. Un message de mon homme. Il me demande si mon shopping se passe bien et il ajoute que je lui manque. Je rougis gênée, j'ai l'impression de l'avoir trompé. Je n'ose même pas répondre, de peur qu'il devine que je ne suis pas naturelle.
Je m'approche du parc Verlaine, je passe le portail et décide de me changer les idées dans cet endroit rarement fréquenté et qui m'a toujours apaisée. Tout de suite assaillie par les fortes senteurs de fleurs, par le chant de quelques oiseaux de ville, je me retrouve un peu. J'ai toujours à la main le papier, je le chiffonne en boule et le jette dans la première poubelle que je trouve.
Je continue ma promenade, sur un rythme lent de flânerie et j'avise enfin un banc. Il est ...
... légèrement en retrait de l'allée, protégé de la vue par une haie, je m'y assois souvent.
Je reprends mon mobile et me décide à répondre à mon homme. Mais les mots ne viennent pas. Lui dire qu'il me manque alors qu'en fait je pense à elle?
Il y a une heure, je ne la connaissais pas !
Un petit garçon court dans l'allée, soudain il fonce vers moi, main tendue. Il doit avoir 6 ou 7 ans, guère plus.
"Tenez, c'est une dame qui a dit que vous avez perdu ce papier!"
Je prends et je reconnais la boule que j'ai faite du message.
"Quelle dame, elle est où?" Je m'en veux tout de suite d'avoir parlé si fort, le petit garçon semble surpris et inquiet.
"Je ne suis pas fâchée, rassure toi, mais elle est où cette gentille dame?"
Un peu rassuré, il me dit: "Là bàs, au portail".
"Merci, tu es très gentil!", je me lève précipitamment et, sans m'y attendre, je me sens à nouveau transportée d'une énergie nouvelle.
A croire que le reste de ma vie était bien terne pour que je me mette à courir derrière une inconnue qui m'a aguichée deux ou trois minutes. Quand je pense qu'elle m'a suivie et qu'elle a repris le papier dans la corbeille !
Ma marche est entrecoupée de petits pas rapides, mon regard détaille chaque personne dans le parc, espérant reconnaître sa silhouette. Une douce sensation renaît entre mes cuisses, courir intensifie le ressenti, serrer les cuisses aussi... J'arrive au portail et personne ne s'y trouve. Je suis déçue. Et je me sens bête encore une ...