1. Elle était si jolie...


    Datte: 10/04/2023, Catégories: Entre-nous, Hétéro Auteur: PP06, Source: Hds

    ... boucles rousses.
    
    Ces consœurs me connaissent bien maintenant, elles n’essaient même plus de tenter leur chance. Je fais partie des habitués. Quand j’arrive, elles se poussent du coude en riant. Entre elles, elles m’appellent familièrement le soupirant. Pfft, si ça les amuse, j’ai des habitudes, voilà tout.
    
    Braves filles, elles me désignent la porte cochère où s’est réfugiée Cindy, ou elles vont la chercher si elle se repose dans le bar au pied de l’immeuble dont la façade vieillissante abrite sa chambre.
    
    Je remarque bien leurs regards amusés en voyant Cindy qui se presse en venant à ma rencontre.
    
    ---oOo---
    
    Reprendre une entreprise n’est pas de tout repos, je ne ménage pas ma peine. J’ai plus de travail que je ne peux en assurer. La reprise n’aura pas été aussi difficile que ce que j’aurais cru. Heureusement que l’apprenti est là, il me seconde bien. S’il continue comme ça, je l’embauche à la fin de son contrat.
    
    Parfois, fini le repos dominical, je ne vois pas passer le weekend. Un chantier commencé doit être terminé dans les temps.
    
    Mais aujourd’hui, cela va faire 3 ans, triste anniversaire, je me traîne chez moi en attendant le soir. Je ne dois plus y penser. Seule ma jolie rousse pourra m’empêcher de sombrer dans une nouvelle déprime.
    
    Dès mon arrivée, Cindy remarque que j’ai perdu mon sourire. Je lui donne son petit cadeau, et vais m’étendre sur le lit tout habillé :
    
    - Qu’y a-t-il ? Tu ne veux pas de moi ?
    
    - Pas ce soir. Viens t’allonger près ...
    ... de moi.
    
    J’ai besoin de parler, de me confier. Cindy est la personne idéale, je me sens bien avec elle. J’ouvre la boîte aux souvenirs. Elle m’écoute sans m’interrompre. Comment j’ai rencontré celle qui allait devenir ma femme, notre amour, notre passion, notre mariage, les années de bonheur, l’avenir qui s’ouvrait devant nous.
    
    Elle sent les larmes qui me montent aux yeux :
    
    - Ben alors, qu’est-ce qu’il t’arrive mon joli. T’es marié et tu as honte de tromper ta femme avec Cindy ?
    
    Je ne dis rien, le corps tout à coup secoué de sanglots.
    
    - Viens dire à Cindy ce qui ne va pas.
    
    Des images me passent par la tête, images déformées par le temps, souvenirs flous.
    
    - Je ne peux m’en prendre qu’à moi-même, tout est de ma faute. Je n’aurais pas dû.
    
    - De quoi tu parles ?
    
    Je me parle à moi-même, à haute voix. M’entend-elle ? M’écoute-t-elle ?
    
    - Je n’aurais jamais dû la laisser conduire dans son état à la tombée de la nuit… Elle n’a pas dû voir le camion, ou c’est le camion qui ne l’a pas vue, peu importe… Le constat de police et le médecin appelé sur les lieux ont été clairs, morte sur le coup, elle n’a pas souffert. C’est ma faute, je n’aurais pas dû la laisser prendre la voiture, j’aurais dû l’accompagner.
    
    - …
    
    - Je ne saurais jamais si c’était un garçon ou une fille, trop tôt, à 2 mois impossible de connaître le sexe de son enfant.
    
    Ai-je rêvé, les bras de Cindy me serrent un peu plus fort.
    
    - En une fraction de seconde j’ai tout perdu, la femme de ma ...
«12...456...11»