Elle était si jolie...
Datte: 10/04/2023,
Catégories:
Entre-nous,
Hétéro
Auteur: PP06, Source: Hds
... mais tout seul je n’y arriverais jamais. Il me faut réfléchir.
Je suis tout rouillé, je dois bouger pour remettre mes idées en place. J’enfile un jogging, et pars courir le long des quais, il est temps que je me secoue un peu. Je crache mes poumons, ce n’est pas encore la pleine forme. Il faudra recommencer demain, recommencer tous les jours, comme avant.
Midi, je descends au restaurant juste en bas de chez moi, encore une habitude, pourquoi aller plus loin. En prenant mon café offert par le patron, nous discutons quelques minutes. Je lui parle de ce projet encore bien vague dans mon esprit. Il m’encourage « Fonce, tu y arriveras. Et qu’est-ce que tu risques ». Devant mon hésitation, il insiste « Tu ne vas pas rester là ne rien faire toute ta vie. Ce n’est pas comme ça que tu séduiras une femme ».
Je ne l’aurais jamais cru il y a seulement quelques jours, mais je pense à l’avenir, à mon avenir. En me levant je suis de bonne humeur, comme ça pour rien, il y a tellement longtemps que je n’avais pas ressenti autant de bien-être.
Le travail ne me fait pas peur, c’est l’envie qui me manquait. Si mon patron m’aide un peu, je m’y remettrai facilement. Il a précisé qu’il me laissait Michèle, sa secrétaire, qui vient deux jours par semaine s’occuper de la paperasse, devis, factures. Moi je n’y connais rien. Je me suis toujours bien entendu avec elle. Je lui ai aussi promis de garder son apprenti, ça me rappellera ma jeunesse.
Ma décision est prise. Je suis certain ...
... qu’elle approuverait mon choix, elle serait fière de moi. C’est sa bonne étoile qui me guide, qui me conseille.
---oOo---
Une décision en entraîne une autre. On n’est pas samedi, mais en route pour Paris, une de ces dames pourra me redonner le tonus qui me manque encore.
J’arpente la rue, ma rue, j’en connais tous les recoins. Sans m’en rendre compte, je dévisage chaque femme que je croise, sans vraiment la voir. La petite rousse pétillante n’est pas là ce soir ? Comment s’appelle-t-elle déjà ? Cindy, c’est mignon. J’aimerais bien revoir ses petits seins blancs veinés de bleus et sa toison rousse.
Je tourne dix fois dans le Quartier, insensible à l’appel des sirènes qui espèrent aussi un client. Elle n’est pas là, dommage, je reviendrais un autre jour.
Enfin la chance me sourit. C’est elle sur le trottoir d’en face, elle devait être occupée. Je traverse, elle vient vers moi avenante, comme elle le ferait à n’importe quel client potentiel. Elle qui est physionomiste, elle aurait pourtant dû me reconnaître. Son sourire s’élargit, elle m’apostrophe de sa gouaille habituelle :
- Ah ! C’est toi. Dis donc mon joli, tu l’aimes bien Cindy. Tu viens avec moi ?
Après les rituels, toilette, petit cadeau, je m’abandonne dans ses bras.
L’habitude est vite prise. Régulièrement, enfin tous les samedis, je vais chercher un peu de bonheur auprès de Cindy. J’ai même l’impression qu’elle m’attend. Si elle n’est pas là, je rentre chez moi, et je m’endors en pensant à ses ...