1. Chroniques immortelles - Viracocha (1)


    Datte: 06/09/2018, Catégories: Divers, Auteur: Irina, Source: Xstory

    ... une vitesse élevée... vers l’inconnu.
    
    Trois jours se sont écoulés. Ou cela va-t-il me mener ? A début de la troisième nuit, j’ai vu des lumières d’habitations, un trait de cote, puis plus rien... J’en déduit que je suis passée en Amérique du Sud et que je survole l’Amazonie. Lorsque le jour se lève, je découvre des étendues de forêt à perte de vue, et loin, très loin, mon œil d’aigle distingue des montagnes. La cordillère des Andes !
    
    Alex avait donc raison. C’est bien dans les Andes, dans l’ancien empire Inca que se cache Viracocha. Logique... Sauf que... alors que les montagnes se dessinent plus nettement, j’éprouve le besoin de faire de petits changements de trajectoire, de plus en plus fréquents, de plus en plus marqués, alors que la pierre qui pend à mon cou gagne progressivement en intensité lumineuse. Et soudain, alors que je survole des étendues de forêt qui commencent à onduler au fil du relief, malgré moi, je fais un brusque demi-tour et commence à descendre en spirale. Je suis arrivée, je le sens. Viracocha est là quelque part sous mes ailes. Tout mon être est attiré vers le couvert végétal. Il est temps de changer apparence. Je deviens un perroquet.
    
    Mais je fais la moue. J’ai beaucoup gambergé durant ces quatre jours, mais je ne m’attendais pas vraiment à ce que Viracocha se planque quelque part en pleine foret ? Et pourtant c’est bien le cas. J’ai beau regarder vers le bas, nulle trace de civilisation aussi loin que porte mon regard.
    
    mais il y a bien ...
    ... quelque chose... Entre les arbres, je distingue des toits de feuilles. Deux... non, trois carbets. Un campement indien, adossé à une falaise, au bord d’un rio qui descend des montagnes proches. Et alors que je m’apprête à me poser dans les arbres, la pierre s’éteint soudain.
    
    C’est un effet normal. Je peste un peu que ma « boussole » ne puisse me servir jusque dans les derniers mètres, mais c’est comme ça. Mais ça signifie que je suis arrivée au bout de mon voyage que Viracocha se trouve ici, quelque part sous les frondaisons. Je me pose sur une haute branche. Ou est-il ? Qui est-il, sous quelle identité se cache-t-il ?
    
    Et flûte. Je ne ressens aucune énergie signée d’un immortel. Je vois des indiens, entre trente et cinquante, des hommes, des femmes, des enfants, tous mortels ! Quelques chiens... Mettant de côté ma perplexité, je les observe un long moment.
    
    Nulle trace de civilisation dans ce que je découvre. Aucune route, aucun chemin ne dessert ces trois grandes maisons. Aucun des indiens ne porte de vêtements. Les hommes ont une simple liane qui maintient leur pénis en position dressée au dessous du nombril. Certains ont des bijoux d’ivoire à leurs oreilles ou dans le nez, des colliers de pierres et de coquillages. Idem pour les femmes, ces dernières ayant des ornements de plumes autour des bras. Hommes et femmes portent des cheveux mi-longs. Très peu d’hommes portent un peu de moustache, et les pubis sont presque totalement glabres tant chez les hommes que chez les ...
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