Lucie, But Not Lucky (?) Ch. 13
Datte: 09/04/2023,
Catégories:
Non Consentement / À contre-cœur
Auteur: bycinolas, Source: Literotica
... des cercles concentriques. Je ne m'y fais pas à cette posture, je la trouve rabaissante au plus haut point, dégradante, avilissante. Je suis mortifiée, mon amour-propre en prend à chaque fois un sacré coup. Mes yeux ont du mal à s'habituer à l'obscurité à cause du projeteur qui nous accompagne dans cette balade.
Je me sens observée, avec cette sensation fugace de voir des mouvements. Je les devine plutôt, les ressent, car j'ai beau relever la tête et scruter dans tous les sens, rien de ne m'apparaît clairement. J'ai presque l'impression par moment que quelques souffles viennent me caresser le haut du crâne. Ils sont là, autour de moi, j'en suis certaine, à attendre patiemment de découvrir tous mes atouts dans cette exhibition humiliante. Suis-je en train de me faire des films, de fantasmer, de fabuler? En aurai-je réellement envie de me voir ainsi désirer?
Après une bonne dizaine de minutes d'une déambulation, toute sauf digestive, qui n'a fait qu'accroître ma boule déjà bien présente, un léger murmure s'échappe des contours de la salle. Nous nous arrêtons et tendons l'oreille à ce qui tient plus de l'incantation ou de la vocalise qu'à un véritable chant. Il s'amplifie doucement, devient perceptible et finit par se transformer pour entonner vigoureusement un "happy birthday to you" porté par un bel ensemble de voix. Le projecteur nous quitte pour aller furtivement éclairer cette chorale.
Au gré de ses déplacements, il me laisse entrevoir des bras, des jambes des ...
... torses, des sexes, un amas de chair humaine qui chante maintenant à gorge déployée remplissant la salle de leurs voix graves. Les couplets s'enchaînent, mais ne se ressemblent pas, on alterne subtilement les happy birthday aux happy bite day to you ! Malgré cette allusion déplacée et ma posture exagérément inconvenante, je ne peux retenir un début d'émoi que traduit la chair de poule qui me parcourt tout le corps depuis quelques instants. Comme quoi on peut être à poil, en position de chienne, devant un parterre de queues qui pour certaines battent la mesure comme de véritables métronomes et se laisser emporter par ses émotions !
Ils forment, me semble-t-il, un arc de cercle qui se restreint inexorablement en se rapprochant. Lorsque, enfin, la poursuite se fige et s'élargit pour me faire découvrir le groupe de chanteurs amateurs dans son ensemble, ils ne sont plus qu'à deux trois mètres de nous. Il y a des blacks, des beurs, des cafés crème, des cafés sans crème, des petits jaunes, des visages pâles ... une véritable publicité pour Benetton ! On peut dire vulgairement qu'ils sont tous bien gaulés ! On n'est pas dans un concours de mister univers, ni dans un championnat de body-building, mais ce panel de corps aux muscles parfois bien découpés, aux petits culs bien dessinés est beau à voir, poignant, presque touchant. Ils me font penser à des chippendales.
Face à moi, toute cette barbaque, tous ces sexes en tout genre qui pendouillent relèvent quelque peu d'une fantasmagorie ...