Le Dieu Taureau - Histoires de Sexe

Le Dieu Taureau

... humaine ! Je me demande quels coin ou recoin de son anatomie je n’ai pas explorés. Quelle folie bien cochonne je n’ai pas faite avec elle. Cette nuit encore, ce fut dantesque, une pure folie ! Et une fois de plus, sous mes trois formes : animale, mi-humaine et humaine…

Puis nous nous sommes endormis au petit matin, l’un contre l’autre. C’est bon de dormir auprès de la petite humaine très câline et perverse !

Au petit matin, quand je me réveille, je constate que Ningal n’est plus à côté de moi. Il lui arrive de se lever avant moi pour diverses raisons, dont celle de me préparer un copieux petit déjeuner. Même quand nous ne baisons pas, j’aime sa présence, nos petites discutions, alors que je ne suis pas vraiment un grand causeur. Je me lève pour aller la rejoindre. Mais cette fois-ci, j’ai beau chercher partout, je ne la trouve pas.

C’est alors que je me fige : la lune serait-elle déjà passée ?

Je continue de fouiller partout : rien de rien. Je retourne tout chez moi, à droite, à gauche, en haut, en bas, en travers, Ningal est introuvable ! Craignant le pire, je me rue comme un forcené chez Dheig’h, même si elle habite bien loin. Les paysages défilent, le corps couvert de sueur bouillonnante, je franchis à toute allure les plaines, les fleuves, les montagnes, les déserts.

Ayant sans doute deviné mon arrivée, mon ancienne complice m’attend, assise sur une grosse souche. Alors que je reprends mon souffle, elle me désigne du doigt une mare :

— Bonjour, Gwoows. ...

... Que vois-tu là-bas ?
— Bonjour, Dheig’h. Je vois une mare. Pourquoi tu me demandes ça ?
— Et au-dessus de cette mare, que vois-tu ?
— Je vois un peu de brume…

Ayant repris ma forme mi-humaine, je m’agenouille en gémissant :

— Oh non ! Tu veux dire que Ningal est vraiment devenue de la brume ?
— Une lune, je t’avais bien dit que ça durerait une lune.
— Refabrique-la-moi ! Refais-moi une autre Ningal ! Je t’en supplie !

La déesse fait un petit geste de la main :

— Elle s’est évaporée durant son sommeil. Elle n’a rien vu venir, elle n’a rien senti, si ça peut te rassurer.

Un pauvre rictus tord mon museau :

— Tant mieux pour elle…
— Et même si je t’en refabrique une nouvelle, ce ne sera plus elle. Sa mémoire s’est aussi évaporée avec vos souvenirs communs.
— Mais tu es l’une des plus grandes déesses ! La plus grande même ! Tu peux le faire ! Tu peux tout faire !
— Même la plus grande déesse a ses limites, Gwoows.

Nous sommes peut-être des dieux, mais je sais pertinemment que nous ne pouvons pas tout faire. Et Dheig’h n’est pas du genre à mentir. Je ne suis peut-être pas un grand intellectuel, mais je connais quand même certaines choses, et je sais en déduire d’autres. Accablé, je gémis :

— Tant pis, on recommencera au début, comme il y a un mois !
— Elle ne durera qu’une seule lune, Gwoows.
— Tu ne peux pas la faire durer plus longtemps que ça ? Un an ? Six lunes ? Même deux lunes ?
— Juste une seule lune et il me faudrait l’original à portée de ...