Une nouvelle vie
Datte: 03/02/2018,
Catégories:
fh,
ff,
jeunes,
ascendant,
copains,
fête,
anniversai,
amour,
chantage,
pénétratio,
confession,
Auteur: Shiva__, Source: Revebebe
... chaleureux avant de nous plonger chacune dans notre sommeil ; jusqu’à ce matin. La nuit a été courte pour moi. Je suis allongée, les bras croisés ramenés sous ma nuque, les yeux collés au plafond. Pensive.
*****
Pourquoi les choses ne peuvent-elles pas être autrement ? J’ai imprimé dans la mémoire de mon corps la façon dont il doit réagir, et je ne tire jamais aucun réel plaisir de mes expériences. Pourtant il me semble que j’aime et que j’ai toujours aimé l’acte sexuel. Surtout depuis ce jour où j’ai visionné « Emmanuelle ». Je l’avais chipé dans la vidéothèque « secrète » de mes parents (ou plus exactement de mon père, puisque ma mère se montrait trop « pieuse » pour apprécier le genre). Ce film a révélé combien je trouvais ça beau de faire l’amour. Pour moi, ça s’est inscrit comme un art. Et c’est avec elle que j’ai découvert mon corps et sa sensibilité.
Ma réalité à moi n’avait jamais été très artistique. Dix ans plus tôt, sous le prétexte d’un amour inconditionnel pour moi, mon père m’a étreinte d’une manière beaucoup plus insistante que de coutume. Prise d’un sentiment de culpabilité de m’être sans doute glissée une fois de trop dans la couche de mes parents, ma mère hors de la chambre, j’ai fait un blocage. Aucun geste pour le repousser, aucun son ne sortait de ma bouche, je ne savais pas comment réagir. La tentative de mon père, cette première fois ne fut que de courte durée, ma mère revenant dans la chambre. Il se dégagea et me passa la main dans les ...
... cheveux, qui signifiait : tu es une bonne petite…
La nausée ne s’est pas fait attendre, ma sortie du lit non plus. J’étais hagarde, je ne savais pas quoi faire, sinon d’oublier cet épisode, et filer au toilettes pour viser ce qui se passait dans ma culotte. J’ai cru que ce moment avait suffi à déclencher mes premières règles. J’étais indisposée oui, mais pas par le sang qui coulait. J’étais encore loin de me douter que cela se reproduirait rapidement et souvent. Mon père s’était mis en tête que cela m’avait plu. Nous avions jusqu’alors été complices, j’adorais mon père comme une fille(À quel prix ?), j’étais sa petite fille bien-aimée. Je n’imaginais pas à quel point et c’est à cause de cela que je pensais mériter ce qui m’arrivait. Ça ne pouvait être que ma faute. Je l’avais poussé à penser ce dont il s’était persuadé : son amour était réciproque.
Dès lors, j’avais adopté une attitude toute simple, efficace selon moi, qui me permettait de supporter son harcèlement, sa perversité, ses obscénités. Quand je n’arrivais pas à « lui échapper », je faisais la morte. Plus exactement, pendant des années, mon esprit a fui et a quitté mon corps. Je me sentais comme en lévitation, spectatrice d’en-haut de ce qui se passait en bas. J’abandonnais mon corps devenu une marionnette.
Ma mère se doutait, mais elle avait choisi de couvrir son mari et de fermer les yeux ; pour avoir la paix, troquée contre une mauvaise conscience qui la rongerait à vie, comme on vendrait son âme au ...