Just a perfect day... - Histoires de Sexe

Just a perfect day...

... souvent ?

Hortense met un instant à répondre ; je ressens soudain en elle un côté sombre que je ne lui connaissais pas encore.

— Ça dépend… Des fois j’ai des pensées très noires…
— Très noires ? Du genre ?
— Je sais pas, des sortes d’angoisses… Mais là je suis tellement bien dans tes bras… Comme en licorne…

L’étrange compliment me va droit au cœur. Je la serre fort contre moi, et elle répond à mon étreinte. Nous échangeons un long baiser. Nous nous endormons dans les bras l’un de l’autre.

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Il est encore tôt quand nous nous réveillons. Comme la veille, nous restons un long moment à parler, rire, se câliner. Alors que je lui fais l’amour en tenant ses jambes contre mon épaule, nous échangeons un long regard intense en nous tenant la main. Je change de position pour rapprocher mon visage du sien ; elle m’enlace et m’embrasse avec passion. Nous jouissons à l’unisson.

Il nous faut rendre la chambre à midi ; Hortense est la première à se préparer.

Elle sort de la salle de bain habillée d’une jolie robe noire descendant jusqu’aux genoux, au col claudine et aux manches courtes. Je reconnais la tenue dans laquelle je l’ai vue pour la première fois sur internet ; elle lui donne un air sage et en même temps polisson, j’adore.

Je me prépare à mon tour, nous laissons nos sacs à l’accueil et quittons l’hôtel.

Nous marchons jusqu’à l’impressionnant Palais de Justice. J’admire l’imposant édifice, quand soudain Hortense improvise quelques pas de ...

... ballet sur le parvis. Cette absurde fantaisie me remplit de joie, et de fierté d’être celui qui marche auprès d’elle. L’émotion que je ressens ne me laisse aucun doute : je suis d’ores et déjà fou amoureux d’elle…

Refoulant cette terrible émotion, grandiose et effrayante à la fois, je prends mon plus bel accent belge pour l’interpeler :

— Hé, on est place Poelaert ici grande, on n’est pas sur la croisette, hein !
— Ou tu sors ou j’te sors, mais faudra prendre une décision ! me répond Hortense avec le même accent.
— T’es tendue comme une crampe !
— Mais non chuis pas tendue !
— Si je te dis qu’t’es tendue, t’es tendue ! C’est pas à toi d’dire chuis pas tendue ! Alors tu me dis oui c’est vrai Claudy je suis tendue !
— Bonjour Sabine ! Mais tu connais le film par cœur, ou quoi ?
— Pas encore tout à fait. À vrai dire, je sais plus exactement ce que sort le personnage de Dominique Pinon au début de la 43e minute.
— T’es bête !

Nous échangeons un sourire complice.

Notre balade nous amène ensuite au Coudenberg, où nous admirons le musée des instruments de musique et nous tapons une barre de rire au sujet d’un joueur de violon folklorique. Nous partagions déjà un grand nombre de références sous-culturelles avant de nous rencontrer, et il a suffi de quelques jours pour que nous bâtissions nos propres codes et blagues privées dont le reste de l’univers est exclu. Le monde extérieur n’est que la toile des délires que nous seuls pouvons comprendre.

Au Mont des Arts, ...