J'aime ma sœur. (3) - Histoires de Sexe

J'aime ma sœur. (3)

18 mars 2019.

Il m’a fallu une semaine pour rassembler le courage suffisant afin de pouvoir parler à ma sœur de ce que je ressentais pour elle.

L’ambiance à la maison était lourde durant cette semaine, ma sœur semblait m’éviter du regard autant que moi, j’évitais d’aller dans les pièces où elle se situait et les repas n’étaient animés que par le son de la télévision en fond, ce qui n’était visiblement pas gênant pour nos parents.

J’étais planté là, devant sa chambre, à prier pour que tout se passe bien, j’étais bien plus stressé et nerveux devant cette porte en bois qu’à mon oral au Bac, mon avenir me semblait bien moins important que ma relation avec Ophélie. Je risquais de la perdre, je risquais de détruire notre lien fraternel. Je pris une très longue inspiration.

Toc-toc.

— Je peux entrer ?

Je transpirais, mes mains étaient moites et mon tee-shirt me collait le dos.

— Vas-y...

J’entrai donc, elle était assise sur son lit, jambes croisées et lisait un roman.

— J’ai besoin de te parler, ça m’obsède depuis un moment et je n’ai pas envie que notre relation en pâtisse, la pire des choses qui puisse m’arriver serait de te perdre.

Les yeux qu’elle me lança à ce moment-là furent pires qu’un coup de fusil en plein cœur, elle me regardait comme un étranger, comme si ces dix-huit dernières années n’avaient eu lieu que dans mon esprit.

— Je pense aussi que c’est nécessaire, viens t’asseoir ici, m’a-t-elle dit en désignant son lit.

— Je vais ...

... essayer d’être clair et concis, ne me coupe pas et écoute-moi jusqu’au bout s’il te plaît. Depuis que nous sommes petits, nous sommes toujours restés ensemble, nous n’avons pas eu une enfance vraiment heureuse, deux enfants devant se débrouiller ensemble pour les repas, les devoirs, l’école...

Tout ça nous a rapprochés et c’est, je pense, ce qui nous a permis de tenir. Le temps est passé, nous avons grandi, mais nous sommes restés ensemble, seuls contre le monde, et ça me convenait.

Je pris le temps de respirer, je commençais à avoir les larmes aux yeux, je ne devais et ne pouvais pas reculer maintenant.

— Tu étais la seule femme que je voyais, à qui je pouvais parler, me confier... Je ne me rendais pas encore compte que mes sentiments à ton égard n’étaient pas normaux entre un frère et sa sœur, mais malgré tout, j’étais heureux d’être avec toi.

Je parlais vite, je voulais me débarrasser de cette discussion.

— Le rituel matinal était pour moi un moyen de passer un moment "intime" avec toi, de pouvoir te prendre dans mes bras et sentir ta peau contre la mienne, parce que je t’aime, je t’aime comme jamais un frère ne doit aimer sa sœur, je t’aime et rien d’autre ne compte pour moi que toi et ton bonheur.

Je me mis à pleurer, Ophélie m’avait écouté sans rien dire, me prit dans ses bras et mit sa main dans mes cheveux comme lorsque nous étions petits et que je sortais d’un cauchemar.

— Il y a deux semaines en arrière, je pense que je ne t’aurais pas cru et je ...