1. Amazonie (1)


    Datte: 18/03/2023, Catégories: Erotique, Auteur: Miss Arthur, Source: Xstory

    ... documents en espagnol, les plus récents, étaient des correspondances commerciales d’un monastère, ou plutôt d’un couvent, que je localisai proche de Saragosse. Beaucoup de ces papiers étaient signés de la mère supérieure du couvent. Il s’agissait de moniales, bénédictines en l’occurence. L’analyse conjointe de la fin de période des documents et des unités militaires qui s’étaient succédées dans la caserne me fit émettre l’hypothèse que ces documents avaient été ramenés par la Grande Armée lors de la guerre d’Espagne, à l’époque de Napoléon Ier. Quant à savoir pourquoi ces documents avaient été volés et ce qui avait pu se passer dans ce couvent, ce n’était pas dans mes priorités.
    
    Au fil des semaines, après avoir contacté des collègues espagnols en vue de monter un partenariat de recherche et de se faire financer par l’Europe le cas échéant, je commençai à m’intéresser aux documents en latin. L’un d’eux attira particulièrement mon attention : il était daté de 1590 et le rédacteur se présentait dans le préambule comme étant un moine dominicain revenant d’un long séjour en Amérique du Sud. C’était inespéré pour moi, étant exactement au cœur de ma recherche !
    
    Je me jetais à corps perdu dans la lecture de ce document, dont voici le début, traduit du latin :
    
    Au début de ce récit, je suis connu sous le nom de Frère Jérôme de Valence, je suis moine dominicain et prêtre. J’ai rejoint le nouveau monde fin 1540, affecté en la nouvelle ville de Quito où Gonzalo Pizarro* venait ...
    ... d’être nommé gouverneur. Peu de temps après mon arrivée, ce dernier reçut de son frère Francisco, plus haut gradé que lui dans l’organisation des conquistadores, l’ordre de partir en expédition pour découvrir de la cannelle. Bien que n’appréciant pas Pizarro, qu’on ne pouvait pas qualifier de bon chrétien vu sa cruauté envers les populations indigènes, j’acceptai l’injonction de ma hiérarchie religieuse de me joindre à cette quête pour seconder le Père Gaspar de Carvajal, pour limiter la casse et prendre soin des âmes qui en auraient sûrement besoin.Nous étions un peu plus de deux cent espagnols, encadrant quelques quatre mille indigènes à devoir partir. Je me liai vite d’amitié avec le sous-commandant Francisco de Orellana, qui avait lui de vraies valeurs chrétiennes bien qu’étant lui aussi militaire. En janvier 1541, il fut question avant le départ de l’expédition de trouver plus d’hommes espagnols et des chevaux, je lui proposai de l’accompagner à Guayaquil qu’il connaissait bien. Nous revînmes début mars avec vingt-trois hommes supplémentaires et des chevaux, mais Pizarro était déjà parti depuis un mois. Nous nous mîmes en route, et étant plus véloces que Pizarro et ses troupes, nous finîmes par le rattraper dans la vallée de Zumaco.La marche à travers les Andes se révéla de jour en jour plus difficiles. Après avoir suivi les fleuves Coca et Napo, nous commençâmes rapidement à manquer de provisions. J’eus hélas beaucoup de bénédictions à donner tant nous perdîmes de nos ...
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