De Sophie Durocher: Genèse d'un amour saphique (2)
Datte: 27/02/2023,
Catégories:
Lesbienne
Auteur: simson3, Source: Xstory
... plus.
Cette soirée m’avait bouleversée, bien que j’avais décidé de continuer de jouer latough.
Comme Sophie l’a mentionné elle-même dans le chapitre précédent, arriva notre puberté. Période de changements physiques et hormonaux pour chacune d’entre nous, de questionnement, de vision d’avenir. Depuis longtemps une routine s’était installée entre Sophie et moi: aller-retour à l’école, travaux de soirée en alternance chez l’une ou chez l’autre, un peu de social comme pour tous les jeunes de notre âge.
Placées côte à côte devant le miroir de ma chambre, Sophie et moi comparions la progression de nos courbes respectives. Contrairement à ma compagne, la nature m’avantageait déjà assez bien. Sophie, en revanche, se plaignait de sa poitrine encore trop menue pour elle.
-Mes seins ne poussent pas! se désola-t-elle un soir.
-Mais si, sois patiente un peu! tentais-je de l’encourager.
J’avais beau être la protectrice de cette fille, je savais bien qu’un jour elle se dénicherait un mec qui prendrait ma relève. Je m’efforçais donc de valoriser ses traits féminins afin de la motiver dans des visions d’avenir avec un éventuel homme. Je voyais déjà Sophie se détacher du lien de protection qui nous unissait depuis longtemps en éprouvant cependant une certaine tristesse. Car je commençais à me poser la question : sans Sophie à mes côtés, qu’est-ce que je deviens, moi?
Puis un jour, tout a basculé dans ma tête. Nous étions alors âgées de treize ans.
Une fois de plus, ...
... nous étions ce soir-là dans ma chambre à finir de fignoler un travail quand soudain je vis une Sophie grimaçant de douleur se lever et se diriger vers moi.
-Ali, j’ai tellement mal au ventre, si tu savais!
Les crampes menstruelles de Sophie étaient violentes. La douleur déformait son visage rendu blême par l’intense inconfort qu’elles lui causaient. Je me trouvais cependant impuissante à apaiser sa peine, à la défendre contre cet ennemi invisible tapi au fond de son être. Je l’ai donc accueillie spontanément dans mes bras et l’ai serrée très fort contre moi.
-Ça va aller, ma belle. Respire bien, ça va passer.
Pendant les cinq minutes qui nous unirent ainsi, je sentis mon cœur se mettre soudain à palpiter pour ma petite protégée et une chaleur envahir mon bas-ventre. C’est à ce moment-là que je réalisai que quelque chose de spécial était en train de se passer entre nous et j’avais presque la certitude que Sophie vivait à cet instant la même expérience que moi.
-Ali, je..., me dit-elle alors au cours de cette étreinte.
J’étais presque sûre que j’allais me faire adresser quelque chose d’important. Une déclaration, peut-être?
-Oui, ma jolie?
-Non. Rien.
Ce court échange m’avait beaucoup plus parlé qu’il n’en paraissait.
J’ai alors commencé à penser que ma compagne éprouvait peut-être de profonds sentiments à mon égard.
Puis vinrent nos seize ans. Sophie faisait partie de l’équipe de volley-ball dont j’étais la capitaine. À la fin de chaque partie, ...