1. Mon Nouvel Oncle (3)


    Datte: 26/02/2023, Catégories: Gay Auteur: Calinchaud, Source: Xstory

    Claude me manquait vraiment... Mais entre son installation, le début de son nouveau boulot et moi, surchargé de TD dans les 3 langues que j’avais choisies à la Fac, les moments ensemble étaient assez rares.
    
    Ni lui, ni moi, ne souhaitions que notre famille sache que nous étions, comment dire, devenus très proches, encore moins, aborder le sujet sexuel évidemment, mais les laisser plutôt dans l’esprit qu’une relation affectueuse s’instaurait petit à petit entre nous. Il était fils unique et moi aussi, donc, à leurs yeux, c’était plutôt la recherche du grand et du petit frère manquant, qui prenait place, vu notre faible différence d’âge.
    
    Il était ingénieur dans le BTP, spécialiste dans les constructions parasismiques. Je comprenais maintenant pourquoi il avait été sollicité à Nice, seconde industrie la plus prospère après le tourisme, et où il avait été coopté par le plus grand groupe local, décidé, compte tenu de notre sol, à ne construire que des bâtiments résistants aux secousses que nous ressentions assez souvent, certes faibles, mais qui pouvaient s’amplifier.
    
    Si j’étais hyper-fier des compétences de mon homme, je me disais aussi que cela allait être beaucoup plus facile pour ma mère d’accepter, et d’apprécier son frère. Il n’était pas un « nègre » conçu de la « mauvaise vie » de sa mère, mais un enfant légitime, brillant, avec une excellente situation, dont le professionnalisme était, non seulement respecté, mais sollicité aussi.
    
    De ce fait, une relation plus ...
    ... cordiale, plus régulière s’est instaurée entre mes parents et lui, l’orgueil démesuré de ma mère avait été comblé par la réussite de son frère. Elle avait beaucoup de défauts, mais elle n’était pas raciste. Si la couleur de peau de Claude l’avait surprise au début, normal, elle ne pouvait pas s’y attendre, cela ne la gênait pas vraiment. Elle adorait nos voisins, noirs de chez noir, antillais, et entretenaient, avec eux, d’excellentes relations de bon voisinage, avec visites et échanges de plats réguliers.
    
    Si pour mes parents, Claude devenait à la fois mon oncle et mon « grand frère », pour nous deux, il en était très différent. On était fous l’un de l’autre maintenant, d’un amour, d’une passion, d’une complicité, d’un désir qui atteignaient une intensité qui croissait, encore et encore, pour mon plus grand bonheur, et mon plus grand désarroi aussi.
    
    Un jour où Claude déjeunait chez nous, assis à la table le plus loin de moi possible pour tenter de rester imperturbables, un simple contact nous rendait incontrôlables, il a soudain demandé à ma mère :
    
    — Camille, Marc bosse beaucoup en ce moment, et il a des résultats excellents.
    
    — Oui, Claude, et j’en suis super fière.
    
    — Alors, c’est bientôt les vacances des Pâques (comme on disait à l’époque), tu me permets de l’amener avec moi pour lui faire découvrir les calanques de Cassis ?
    
    — Je... Sais pas... Pourquoi pas s’il le veut... Mais...
    
    — J’ai compris Camille. C’est à Cassis, pas à Marseille.
    
    — Pas ta mère, ...
«123»