1. Hélène (49)


    Datte: 11/02/2023, Catégories: Lesbienne Auteur: rouge22, Source: Xstory

    ... dans le meuble, et se place derrière sa soumise, la cravache à la main.
    
    Mel fixe son égard dans le mien et arrondit ses lèvres dans un baiser muet. Puis elle baisse ses paupières. Elle frissonne.
    
    Un sifflement traverse la pièce. Mel se cabre, elle ouvre des yeux exorbités, sa bouche s’ouvre dans un hurlement muet et se met à trembler de façon incoercible.
    
    Elle s’abat sur le côté en geignant.
    
    — J’ai mal, j’ai trop mal.
    
    Nous la prenons dans nos bras et nous la câlinons quand...
    
    Dring...
    
    — Ça sonne ! Ça doit être le brunch ! Anne So, peux-tu ouvrir s’il te plaît ?
    
    Je cours à la porte. Derrière, un paquet de cartons plats cache à moitié le coursier.
    
    — Mel, c’est le livreur, qu’est-ce que je fais.
    
    — Tu le mets dans la cuisine.
    
    Je le guide jusqu’à l’office. Il pose les boîtes sur la table. Je peux l’observer. Il n’a pas le look deliveroo. Jean noir, chemise de la même couleur, les manches remontées sur les avant-bras, des souliers rouges bien cirés. Il fait ma taille ou un peu plus, je lui donnerai une bonne cinquantaine, crâne rasé, et une élégante barbe de trois jours.
    
    Il reste là, près des paquets, souriant, les bras ballants. Je me sens un peu gênée.
    
    — Je m’excuse. Je n’ai rien sur moi pour le pourboire.
    
    Un énorme éclat de rire retentit derrière moi. Puis Hélène me contourne et enlace le livreur et lui roule un patin d’enfer. Ils se séparent.
    
    — Anne Sophie, je vous présente mon chéri,
    
    Il me tend la main. Un peu godiche, je la ...
    ... prends et je bredouille un vague bonjour.
    
    Nous déjeunons tous ensemble. Pierre, en parfait majordome, a dressé la table et étalé les mezzés et les sushis, et comme dessert, une salade de fruits frais. Notre pseudo livreur fait le service, je suis même étonné de son aisance dans une maison qui n’est pas la sienne. C’est un moment agréable, et en plus, ils ne monopolisent pas les échanges, ils m’incluent dans leur conversation, et me laissent me mettre en valeur. On papote, on plaisante, on rit, mais on ne se chambre pas.
    
    Et c’est déjà la fin de l’après-midi.
    
    — Bon ! Il faut que je rentre, et je poursuis.
    
    — Quelqu’un peut me poser à la gare ?
    
    — Vous n’y pensez pas, lance Hélène. Elle continue.
    
    — Chaton, tu peux déposer Anne-So ?
    
    — Oui, mais tu me prêtes ta voiture, elle est plus facile à conduire dans Paris.
    
    Le retour s’est passé en silence, perdue dans mes pensées. Pierre a une conduite fluide et apaisée. Je n’ai pas vu le temps passer.
    
    Il se gare pile-poil devant mon immeuble. Il descend, et m’ouvre la portière.
    
    — Voilà, vous êtes arrivée.
    
    Je bredouille une banalité.
    
    — Je peux vous proposer un café.
    
    — Je vous remercie, mais je suis un peu pressé de retrouver Hélène.
    
    — Elle a de la chance de vous avoir, vous êtes si gentil, si tolérant, si conciliant.
    
    — Vous vous trompez, je ne suis ni conciliant ni tolérant.
    
    — Mais Hélène...
    
    — Hélène est ma soumise, elle sera punie pour son inconduite.
    
    — Punie, mais c’est Mel qui a tout ...