Solitude
Datte: 06/02/2023,
Catégories:
fh,
BDSM / Fétichisme
rupture,
Auteur: Xochiquetzal, Source: Revebebe
... rapidement.
— Je vais travailler ! lance-t-elle sans plus de détail.
Yoann la laisse partir, complètement interdit. L’injustice est trop flagrante. Lui qui lui a donné tant de plaisir, qu’elle ne peut plus recevoir pour une raison qui lui est totalement étrangère, elle le rejette au nom de cette impossibilité. Il se rassure tant bien que mal, mettant cet accès de colère sur le compte de la déception. Il se promet d’aller en parler à la boutique dans la matinée.
Il entre ainsi à l’« Amour de femme » vers dix heures. Le magasin est vide de client, mais Stéphanie est assise dans la pièce. Elle regarde au loin, comme si elle n’avait pas perçu la présence de Yoann. Maladroitement, le jeune homme lance à son amante :
— Pourquoi une telle injustice ? Je t’ai donné tout le plaisir que je pouvais, non ?
La réponse de Stéphanie se fait attendre longtemps. Elle ne peut guère moins satisfaire le jeune homme :
— Je t’en prie, va-t’en, je ne suis pas dans l’état de prolonger notre relation…
— Mais, hier soir, ce matin, nous avons discuté, nous avons expérimenté le désir. Tout allait bien.
— Pars, je veux être seule…
Le ton est catégorique. Il ne reste plus à Yoann qu’à quitter la boutique. Il erre une bonne heure dans le quartier, respirant difficilement. D’accord, la situation est complexe, mais est-ce bien une solution de tout arrêter d’un seul coup, de tout briser ? Il en veut quelque peu à chacune des deux femmes d’avoir agi à ce point sous l’influence de la ...
... colère. Il se voyait déjà partager sa vie avec Stéphanie, et son avenir est complètement bouleversé. Il voudrait bien revenir à la boutique, convaincre Stéphanie que tout espoir est encore permis. Mais est-ce bien utile de provoquer de nouveaux cris ? Il penche pour une solution moins conflictuelle, plus progressive.Je lui enverrai une lettre de Brest, finit-il par envisager. Aussi, habité par une grande tristesse qui submerge presque le fin espoir qu’il lui reste, Yoann repart à l’appartement chercher ses affaires et reprend le chemin de Brest.
De son côté, Stéphanie a baissé le rideau de son magasin. Elle est assise, elle ne bouge pas. Elle ressasse sans cesse dans sa tête tous ces cris, tous ces refus, toutes ces déceptions qu’elle a vécus ou engendrés en si peu de temps. Elle ne s’extrait pas du cercle restreint des événements de ces dernières heures. Son horizon s’est raccourci en un seul instant. Elle ne se pose même pas la question de savoir si elle pourra aimer de nouveau, si ceux qu’elle chérit pensent encore à elle. Il n’y a dans son esprit pour le moment que les manifestations de sa détresse et celle de ses deux amants. Elle reste longtemps dans cette position, avant de rentrer chez elle, tel un automate, faire la dure épreuve de sa solitude.
Arrivée dans son appartement, Stéphanie traverse le couloir jusqu’à sa chambre. Là, elle laisse tomber sans force ses habits sur le sol. Elle ne garde que ses sous-vêtements. Elle tire la couverture, pénètre entre les draps ...