1. Frasques à Deauville


    Datte: 02/09/2018, Catégories: Entre-nous, Les femmes, Auteur: Laetitia sapho, Source: Hds

    ... des ventes.
    
    La vente était commencée. Une trentaine de personnes y assistait. Mon entrée fut accueillie par le son du marteau du commissaire-priseur : « Adjugé pour 50 euros ».
    
    Un homme était tout fier de son achat, un magnifique chapeau haut de forme.
    
    Je trouvais une place assise au troisième rang.
    
    Les ventes s’enchaînent rapidement. D’abord silencieuse et dans mon coin, je risquais une enchère pour une robe années 50, bleue marine à pois blancs, évasée en bas : « 30 euros pour la jeune femme au troisième rang » annonça le commissaire-priseur.
    
    Une dame enchérie à 40. Je laissais tomber, le jeu n’en valait pas la chandelle.
    
    Les ventes suivantes ne m’ont pas intéressée, une série de foulards Hermès, pas vraiment mon genre, ni mon style.
    
    Une tunique année 60, hippie 15 euros, je propose 20. Personne n’enchérie, elle est à moi. Je suis fière, elle est en parfait état.
    
    S’ensuivie quelques vêtements masculins, dont une redingote plutôt sympa. Mais que voulez-vous que je fasse d’une redingote ?
    
    Le commissaire-priseur a proposé un chapeau noir à voilette. Alors ça, je veux bien. Je trouve ça très sexy. A combien, ils vont le faire ? 15 euros ! Je propose 20. Une femme brune à ma gauche annonce 25. 30, je réplique … 35 dit-elle. Je m’emballe, 40. Du coup la femme brune est mouchée. Elle se tait, le chapeau à voilette est à moi. Bon, je ne comptais pas mettre autant, je me suis emballée. Mais bon, on ne vit qu’une fois. Après, est ce que je vais porter ...
    ... ça ? Pas sûr du tout, mais bon ….
    
    J’avais l’intention de ne plus enchérir. J’avais dépensé assez. Quand le commissaire -priseur annonça une paire de gants longs en cuir rouge, pour la modique somme de 30 euros, je restais bouche bée.
    
    Les gants étaient magnifiques. Pour sûr, ils devaient m’arriver au-dessus du coude. D’un magnifique cuir rouge vif, ils m’hypnotisaient ces gants. Quelle classe j’aurais avec ça !
    
    « 35 », j’annonçais
    
    - 35 euros pour la jeune femme du troisième rang
    
    - 40
    
    Je me retournais, pour voir qui surenchérissait. C’était une femme blonde au dernier rang. A peu près du même âge que moi, peut-être un peu plus, je lui donnais entre 35 et 38 ans maximum. Par contre, qu’est-ce qu’elle était belle. Le ton de sa voix était haut et clair.
    
    - 45, dis-je d’un ton affirmé (non, mais oh !)
    
    - 50
    
    Elle ne lâchait pas l’affaire. Je les voulais vraiment ces gants. Mais bon, soyons sérieuse, je n’allais pas dépenser plus de 50 euros pour eux
    
    - 50, une fois, pour la jeune femme au fond, annonça le commissaire-priseur
    
    J’allais lever la main, je me retins
    
    - 50 deux fois …
    
    - 50 trois fois, adjugé vendu
    
    J’enrageais intérieurement. Je les voulais tellement et je venais de me les faire souffler par cette femme.
    
    Elle s’approcha de l’estrade pour retirer son achat, d’un pas affirmé. Elle était vraiment très belle. J’appréciais sa silhouette mince de mon œil de connaisseuse. Tous les regards de la salle (surtout les masculins d’ailleurs) la ...
«1234...14»