Couleur Tournesol
Datte: 02/09/2018,
Catégories:
hagé,
fagée,
campagne,
jardin,
amour,
dispute,
nonéro,
mélo,
Auteur: Musea, Source: Revebebe
... nous ont quitté, on vit comme des ours avec nos petites habitudes, nos petites manies, nos petits soucis, nos vieux souvenirs…Ça te suffit peut-être mais moi, je me rends compte que j’en peux plus ! Parce que j’ai pas envie d’attendre la mort comme ça, parce que j’ai envie de vivre large. Pas à l’économie ! J’ai envie de voir du monde, des choses nouvelles, de partager des moments intenses, de rire, de pleurer…
Là, Roux se surprend lui-même. D’habitude il peine à exprimer ce qu’il ressent et cette éloquence qui lui ressemble si peu fait rire André.
— T’es amoureux d’elle hein ? Parce que jamais tu ne m’as dit autant de saloperies en une seule tirade. Miladiou Gilbert mais qu’est-ce que tu peux espérer vivre avec une fille de vingt ans de moins que toi ? Elle s’en fout de tes sentiments. Tu n’as pas compris que tu te montes la tête tout seul ? Elle a certainement un gitan bien jaloux qui te crèverait la panse et te cracherait à la gueule s’il savait…Et puis tu crois vraiment qu’une femme comme ça puisse s’attacher sérieusement ? Autrement que pour hériter du pigeon et se faire dorer la pilule au soleil avec le magot ?
— Tais-toi tu me dégoûtes ! Tu ne sais pas de quoi tu parles ! En plus tu es jaloux !
— Pfffff…qu’est-ce qu’il ne faut pas entendre ! Jaloux d’une gitane…
— Oui parfaitement, jaloux de cette femme et d’un bonheur possible pour moi avec elle, parce que tu as peur que je te laisse tomber. Alors tu préfères l’éloigner. Comme ça tu me gardes et tu lui fais ...
... bien comprendre qu’elle n’est pas digne de moi. Tu la renvoies à sa caravane et son errance, à la mauvaise réputation que chacun peut avoir de sa famille…
— C’est elle qui t’a mis ça dans le crâne, j’en suis sûr.
— Parce que tu crois que je ne suis pas assez intelligent pour comprendre ce qui te pousse à agir ? Arrête de me prendre pour un idiot, André. J’ai passé l’âge !
— Tu veux rire ?…On te croirait retombé en adolescence, à l’âge des premiers flirts…Punaise, Roux, tu te rends compte de ce qui te sépare d’elle ? Elle ne sera jamais à toi ! JAMAIS ! Elle te fait juste les yeux doux pour que tu lui files ton pognon !
— Si c’était une femme comme ça, il y a longtemps que je lui aurais claqué ma porte au nez. Mais elle est loin d’être comme tu dis. Très loin…C’est pour ça que je trouve abominable cette délation que tu as faite contre elle ! C’est piétiner tout ce qu’elle est, tout y compris ce qu’elle peut éprouver pour moi…Et piétiner mes sentiments également. Sans aucun remords ou regret. Une vraie de vraie de bon dieu de saloperie !
— Tu t’en remettras, va ! Je te donne pas quinze jours pour approuver ma décision.
— Ça c’est ce que tu crois…Allez salut ! J’ai pas envie de perdre mon temps plus longtemps en parlote. Tu préfères jouer au vieux con borné, expulser les gitans, à ton aise ! Je préfère me passer de ta voiture et aller en ville avec les Saget. Eux au moins, ils sont un peu plus ouverts d’esprit et de cœur !
Et il raccrocha. Il était furieux. Il téléphona ...