John & Jane (8) - Histoires de Sexe

John & Jane (8)

Je suis étudiant en 2ème année de fac, depuis l’été dernier je suis confronté à une dualité homme-femme, je suis John et Jane, pour être simple John va à la fac, Jane va au cul !... oui c’est brutal mais explicite.

Une consultation chez le docteur Juste m’a permis de faire le point entre Paraître et Être femme, en fait mon désir est de Paraître quand je le souhaite, pour ce il m’a recommandé les soins d’une esthéticienne et d’un coach de gym.

Après avoir rencontré Claudine une esthéticienne, la semaine dernière j’ai découvert qu’un ami, Gaby, était coach dans une salle de sport. Nous avons convenu de nous retrouver pour un programme orienté sur la silhouette au féminin, les fessiers et les abdominaux.

C’est ainsi qu’aujourd’hui, vendredi, j’ai rendez-vous avec lui dans sa salle de sport. Comme il me l’a demandé je me suis acheté un legging et un débardeur en coton noir. Cette séance après mes partiels en fac tombe à point nommé pour me détendre

Ce jour-là à la mi-avril, il fait beau et doux, c’est le printemps. Il est à peine 17 heures, j’ai au moins une demi-heure d’avance, j’en profite pour me promener dans le quartier avant de m’asseoir dans le square à côté de Notre Dame. Les arbres se couvrent de feuilles et de fleurs. Dans ce havre de paix, au milieu de la ville, les oiseaux chantent, les enfants à la sortie de l’école jouent, les amoureux sur les bancs s’embrassent et se content fleurette. Je me sens libre et heureux.

Je pense à Gaby... Coach de sport ! ...

... Comme c’est curieux, je l’ai tout d’abord rencontré dans le train de banlieue puis nous sommes sortis au cinéma où il m’a pris avec six autres types, je l’ai sucé aussi dans la rue.... et une autre fois debout dans le hall de mon immeuble !, chaque fois à l’abri du regard des passants, mais chaque fois en situations stressantes qui me provoquèrent de violentes décharges d’adrénaline. Il me fait vivre des moments d’intensité extrême. J’aime sa force et sa douceur, son autorité et sa galanterie, sa brutalité et sa délicatesse.

La cloche de la cathédrale me rappelle à la réalité, il est temps que j’y aille. Ce soir je suis plutôt John, habillé de baskets, jean et anorak, le sac de sport à l’épaule, seuls mon visage d’ange et ma coiffure hirsute peuvent laisser penser à Jane. En un quart d’heure j’arrive à l’adresse où se trouve un immeuble d’habitation mais pas de salle de sport ! Une plaque discrète indique « HELIOS club privé de gymnastique », je pousse la porte cochère, au fond de la cour je vois une porte en verre dépoli entre deux vitrines translucides sur chacune d’elles sont gravés : un soleil stylisé au dessus d’une silhouette féminine et l’indication « HELIOS club privé ». Ça ressemble plus à un club naturiste qu’à une salle de sport. J’entre, et me trouve dans une ambiance feutrée et musicale. Une jeune femme, peut-être espagnole, aux cheveux noirs coiffés en chignon, en tablier blanc semblable à une infirmière, m’accueille derrière un comptoir :

— Bonsoir !

— ...