1. Douce libération (1)


    Datte: 15/12/2022, Catégories: Gay Auteur: Afingers, Source: Xstory

    ... se fait pas entre garçons, c’est pas viril". Je trouve ça complètement con. Que deux mecs hétéros peuvent pas juste se dire qu’ils s’aiment comme des frères. "
    
    Je ne réponds rien, mais mon coeur saute un battement. Je frissonne à ces mots. Bien sûr que j’avais déjà réfléchi à ces choses qu’il faudrait changer dans les mentalités, pour que chacun vive un peu plus libre, dans son corps, dans sa tête. Mais je n’avais jamais appliqué ces principes à mon ami Oscar. Je prends un temps pour apprécier ce qu’il vient de me dire et comprendre que j’aime cette idée, vraiment. Je souris timidement, et au lieu de la moquerie que je m’apprêtais à sortir, je baisse un peu la voix (comme si quelqu’un pouvait nous entendre, comme si c’était honteux de dire cela) :
    
    — Je suis d’accord. Ben... franchement Oscar, je t’aime.
    
    Le dire à voix haute me fait encore plus frissonner. A ce moment, là au soleil, je me figurais que c’était la sensation de se libérer des normes de société, d’être libre de pouvoir dire à un garçon juste que je l’aimais comme un frère, qui me faisait frissonner. Je n’avais aucune pensée sexuelle ou amoureuse, je pensais que ce qui faisait trembler mon jeune corps était l’expression de cet amour si particulier qui nous liait.
    
    Oscar sourit et se lève en ouvrant ses grands bras.
    
    — Viens là, Tommy ! Je t’aime aussi, genre on se quittera jamais !
    
    — Promis ! " Une fois dans ses bras, je souris encore, rassuré. "En vrai, Oscar, tu vois si tu m’avais dit "viens ...
    ... on se fait un câlin en se disant qu’on s’aime” je t’aurais traité de gay, mais là... Je sais pas c’est cool ! "
    
    Il me met une petite tape gentille derrière la tête en riant.
    
    " Comment ça "traité de gay"? C’est une insulte maintenant? Tu vois c’est ça le problème. C’est que, d’une part, les gays sont mal vus dans notre société, et de deux, même pour un gars aussi cool et ouvert d’esprit que toi, tu ne peux pas t’empêcher de penser que faire des câlins à des gens que tu aimes a forcément une connotation amoureuse ou sexuelle. Je suis comme ton frère ! On devrait même pas penser une minute à ce que veut dire ce câlin".
    
    Je frissonne encore dans ses bras et me blottis un peu plus contre lui. Entre ses mots et son étreinte, je me retrouve tout émoustillé. C’est vraiment un moment magique, que je ne m’attendais pas à partager. Je sens ses grosses mains sur ma peau chauffée par le soleil, dans mon dos. Ma tête est posée sur son épaule, et mes yeux se ferment naturellement. Il me caresse le dos comme pour me rassurer. Pour la première fois contre lui, je me sens bien, je sens qu’il ne me juge pas, et qu’il me donne une tendresse dont j’ai longtemps eu besoin. Il doit le sentir d’ailleurs, car il me fais un bisou sur la tempe en souriant.
    
    " Eh bien, quelqu’un avait besoin d’un câlin !
    
    — T’es con ! Mais c’est toi aussi avec tous tes mots gentils, et sur la société... C’est rare tu vois de... pouvoir être aussi libre ! Enfin je sais pas comment dire".
    
    Il me repousse ...