Sa petite entreprise ne connait plus la crise (1)
Datte: 13/12/2022,
Catégories:
Partouze / Groupe
Auteur: Jane Does, Source: Xstory
Pierre a sa tête des mauvais jours. Pas la peine de chercher, je sais déjà. Encore des problèmes dans son travail. Je devrais m’y habituer, mais je ne peux pas. Depuis le dernier confinement, plus rien ne semble fonctionner dans sa boîte. En fait, lui si solide, subit de plein fouet le choc de cet arrêt brutal de sa production. Mon mari, celui qui partage ma vie depuis vingt et un ans ne se relève pas vraiment de ne pas retrouver ses clients, au rendez-vous de la reprise.
Personne ne veut de ce qu’il fabrique en temps de crise. Il est devenu taciturne, renfermé et je fais partie des oubliées de son monde. Celui dans lequel je ne suis plus la bienvenue. Il est étrange de voir combien les hommes sont vulnérables et qu’au premier accroc, ils se sentent, s’imaginent qu’ils ne sont plus bons à rien. J’ai pourtant besoin de lui, rêveuse de penser que la parité aussi dans ce domaine peut exister ?
Durant ces mois d’une cohabitation totale forcée, j’aurais aimé retrouver l’homme de mes vingt ans ! Mais sa peur de voir sombrer son entreprise, alliée à ces interdictions de bouger, de circuler n’ont pas eu l’effet de rapprochement que j’aurais pu escompter. Non ! Trop angoissé par la situation, et sans doute bien plus que par la peur de la maladie, Pierre s’est petit à petit replié sur lui-même, tel un escargot rentrant dans sa coquille. Et c’est à peine si nous avons fait deux fois l’amour durant cette période où nous vivions en vase clos.
Mais je ne veux pas abdiquer et je ...
... m’efforce de garder le sourire. Je veux croire, penser que les beaux jours, les belles heures vont revenir pour notre couple aussi. Ce soir, il est particulièrement affecté par je ne sais encore quel problème… financier, je m’en doute. Il faut dire aussi que les aides promises… sont d’une part bien longues à venir et par ailleurs bien minces compte tenu de l’ampleur des dégâts subis par l’arrêt complet de ses machines.
Je tente une énième fois d’entrer dans la bulle où il se réfugie et de renouer un dialogue de plus en plus compliqué. Le silence crée des murs de plus en plus hauts entre nous. Je reste néanmoins amoureuse de cet homme avec qui je partage tout depuis notre mariage. Pierre à quarante-deux ans est toujours aussi beau, et il fait battre mon cœur depuis les bancs de l’école. Ses muscles saillants sous un pull serré, je regarde avec envie son torse, une pointe de désir au ventre. Le manque de sexe montre le bout de son nez.
— Pierre ! Tu peux me parler, tu le sais bien. Tu as des ennuis ? Je suis là pour toi aussi, même lorsque la situation est difficile.
— Non ! Ça va Aydin. Juste que je comptais sur Monsieur Remy pour relancer une chaine de production… mais il est frileux. Je le comprends, vu la situation…
— Chez lui non plus, ça ne marche plus ?
— Ben… comme moi, il n’a plus vraiment de trésorerie et les aides promises par le gouvernement… Tu sais bien que comme d’habitude, c’est juste du vent et de belles paroles.
— Tu crois ? Elles vont bien ...