1. À la belle lingerie


    Datte: 29/08/2018, Catégories: fh, fplusag, magasin, essayage, hsoumis, fdomine, intermast, Oral Auteur: Frifurch, Source: Revebebe

    Le téléphone entonne sa sonnerie stridente dans mon bureau sans se préoccuper de s’avoir qu’à treize heures dix, un artisan est à table.
    
    Je râle pour la forme et, tout en m’essuyant la bouche avec ma serviette de table, je me dirige d’un pas nonchalant vers la pièce qui me sert de bureau.
    
    — Véronèse, décoration publicité peinte, bonjour… dis je, de ma voix la plus commerciale.
    — Oui, salut, c’est Laurent, dis donc, j’ai un service à te demander en urgence… on est vendredi et j’ai promis à une cliente de lui refaire son enseigne cette semaine… Pas de pot, avec mon mariage, les préparatifs, tout ça, j’vais pas pouvoir… tu peux y aller c’t’aprèm ?… ça me dépannerait… comme d’hab, on s’arrange pour la facture…
    
    Pas de problème, mon après-midi est plutôt calme : deux, trois bricoles qui n’urgent pas, ça devrait le faire.
    
    Le temps d’installer l’échelle sur le toit de la fourgonnette, quelques pots de peinture, ma mallette à emporter et en route !
    
    L’après-midi s’annonce belle.
    
    Une virée à Saint-Servan par ce beau temps, ça va être presque une détente ; tu penses, une enseigne à rafraîchir, c’est du gâteau !
    
    Une boutique de lingerie pour dames, en plus ! Le rêve !
    
    Tout à mes pensées, j’attaque la quatre voies qui mène à Saint-Malo. La fourgonnette ronronne doucement et je me plais à siffloter.
    
    Ce bon vieux Laurent, il m’aide bien, à me filer ainsi des chantiers, de temps en temps.
    
    Démarrer à son compte n’est pas aisé en rase campagne. Une fois que toutes ...
    ... les relations familiales et les commerçants du bled ont été sollicités - l’un, une enseigne ou une vitrine, l’autre, un véhicule à décorer, on a vite fait le tour.
    
    Du coup, Laurent, ça le dépanne bien aussi que je me sois installé pas très loin de son atelier, lui qui est débordé avec son mariage qui approche. J’imagine bien qu’il a autre chose à penser que d’aller s’taper un boulot chez une vieille.
    
    Car, j’en suis sûr maintenant, ce genre de boutique, c’est tenu par une vieille rombière, toute décatie avec, comme seul article en vitrine, des corsets, couleur chair, bardés de baleines pour mamies de même corpulence.
    
    Faut s’attendre à ça, dans ces vieux quartiers aux façades en bois, toutes délavées.
    
    Après tout, je ferais un tour par la plage, histoire de me rincer l’œil, quand même.
    
    En cette saison, la plage des Bas-Sablons doit grouiller de petites touristes anglaises ou parisiennes, occupées à se dorer la pilule dans leur maillot minimaliste.
    
    Des seins et des p’tits culs à ne plus savoir où visser les mirettes !
    
    Arrivé en centre ville, je me gare sur la petite place et, tout en chantonnant, me dirige vers l’endroit où doit être cette boutique, mon échelle sur l’épaule.
    
    La boutique est bien là mais, bizarrement, ne semble pas vraiment délavée ; le lettrage, peint à même la façade est toujours bien visible - je reconnais, en passant, le coup de patte de Laurent, et aucune fissure ou atteinte du temps n’est repérable ; ça aurait bien pu tenir une année ...
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