Lesbian story X (1)
Datte: 04/12/2022,
Catégories:
Lesbienne
Auteur: Gentille75, Source: Xstory
... déclaration d’intention, d’un programme établi avec minutie. Aujourd’hui, on pourrait comparer cette proclamation à celle de Kylian Mbappé annonçant sa conviction de devenir champion du monde de foot.
Le premier point provoqua quelques sourires sarcastiques, qu’est-ce qu’une gamine de 14 ans et 1/2 pouvait savoir de « ces choses-là », on en reparlerait quand je serai en âge de comprendre le sens de l’homosexualité, de la sexualité tout simplement. Surtout qu’à l’époque, mon sens de l’humour en était à ses balbutiements. Je prenais l’amitié entre filles pour de l’attirance amoureuse, il s’agissait d’une passade, un gentil garçon me ramènerait bientôt à la raison. Seule ma grand-mère maternelle, parfaite incarnation du grand mystère de l’existence, me prit au sérieux.
Je n’avais rien de précis à reprocher aux mecs, ni plus ni moins que les nanas de mon âge assaillies par des petits branleurs soumis à d’incessantes poussées hormonales ; ils me laissaient simplement indifférente. Un psy aurait expliqué que cela viendrait avec le temps, mais comment aurait-il justifié ce besoin de me rapprocher des filles, d’établir un contact physique ? Quand les copines « tombaient amoureuses » d’un garçon avec une belle gueule comme unique critère de sélection, je succombais au charme des copines, au point d’en être obsédée.
La seconde affirmation souleva davantage d’interrogations, de crainte aussi, surtout chez les parents pragmatiques, guère convaincus que l’écriture me permette de ...
... mettre du beurre dans les épinards ; ils auraient préféré prof de littérature, puisque telle était ma passion, ça garantissait au moins d’avoir des épinards dans l’assiette. Je m’empressai de rassurer mon entourage à défaut de le convaincre, des études poussées m’ouvriraient les portes d’une maison d’édition, j’apprendrais le métier de l’intérieur, puis des auteurs confirmés me prendraient sous leur aile protectrice.
Les années suivantes furent essentiellement consacrées à la réussite professionnelle, ma libido se faisait discrète au plus grand soulagement des parents. On ne reparla jamais de mon orientation, supposée ou réelle, jusqu’au jour où maman me surprit main dans la main avec une copine de lycée, une scène tragi-comique qui les amena à reconsidérer mon affirmation un certain soir de Noël. Le plus marrant, c’est qu’on n’en discuta pas davantage ensuite, excepté quand mamie se moqua de leur aveuglement. Elle, mémoire vive d’une autre époque, avait compris depuis longtemps.
Dans la nébuleuse de l’adolescence, cet entre-deux particulièrement déstabilisant fait d’hésitations, de doutes, de compromis, souvent aussi d’une bonne dose de mauvaise foi, les prémices de la découverte de mon moi profond amenèrent une confirmation attendue à défaut d’être souhaitée : j’étais lesbienne, le doute n’était plus permis. En y réfléchissant, cela me donnait un avantage certain sur ceux que j’estimais être de la concurrence, ma propre bêtise me laissait indifférente à l’époque. Qui ...