1. Morgan (5)


    Datte: 25/11/2022, Catégories: BDSM / Fétichisme Auteur: Morgan-D, Source: Xstory

    Le lendemain de cette soirée mémorable, Maxence a la tête des mauvais jours. Le nez plongé dans son bol de café, il me regarde à peine.
    
    — Qu’est-ce qu’il y a mon chéri ?
    
    — Rien, rien.
    
    — Ne me dis pas rien, je te connais, qu’est-ce qui te chiffonne ?
    
    Pas de réponse de sa part, il rentre un peu plus la tête dans ses épaules. Je me rends compte qu’il a des doutes, je décide donc d’improviser.
    
    — C’est à cause d’hier soir ?
    
    Piqué au vif, il me regarde enfin dans les yeux. Je peux y lire de la souffrance et de la haine.
    
    — J’ai aimé ce que nous avons fait, tu sais.
    
    — Ce que nous avons fait ? répète-t-il étonné.
    
    — Oui, ce que nous avons fait... Ne me dis pas que tu as tout oublié ? lui demandé-je avec un soupçon de reproche dans la voix.
    
    Il baisse une nouvelle fois la tête. Son front se plisse d’inquiétude. Son regard cherche dans le vide une explication à mes paroles. Je le sens vaciller, c’est le moment pour moi de porter l’estocade.
    
    — Tu sais, c’est la première fois que nous faisons l’amour aussi... sauvagement. Peut-être était-ce dû à l’alcool. Nous lâcher ainsi, jamais nous ne l’avions fait. Je crois que pour y parvenir une nouvelle fois, il nous faudra boire encore beaucoup, dis-je avec un petit sourire coquin en posant ma main sur la sienne.
    
    — Nous... Nous l’avons fait à trois ? Finit-il par demander après un temps.
    
    — Comment ça à trois ? Nous n’étions que tous les deux, répondis-je avec colère.
    
    Jouer la pudibonde me vient ...
    ... naturellement, mais je sais que je joue avec le feu.
    
    — Tu penses que nous avons fait l’amour à trois ? Avec Julien ?
    
    — Non, que tu... Qu’il... Enfin que...
    
    — Tu crois que je t’ai trompé avec Julien ?
    
    Cette fois ma voix est montée dans les aiguës à une vitesse folle.
    
    — Mais tu n’es pas bien Maxence Durand.
    
    Je l’appelle toujours par son prénom et son nom quand je suis en colère contre lui. Et sans faire un démentir plus approfondi, je quitte la pièce en allant dans notre chambre en claquant la porte derrière moi.
    
    Quand nous nous disputons, c’est toujours lui qui fait le premier pas. Je n’ai donc qu’à l’attendre dans la position de la femme bafouée : allongée sur le lit et dos à la porte. Il me rejoint une vingtaine de minutes plus tard. Je ne me retourne pas. Il s’assoit derrière moi et pose délicatement sa main sur mon épaule.
    
    — Je m’excuse Suzanne, j’ai dû mélanger mes rêves avec la réalité.
    
    — Ah parce que tu rêves que je te trompe avec le voisin maintenant ?
    
    Ma voix est blanche, glaciale.
    
    — Non, bien sûr que non. Ce que je voulais dire c’est que dans mon rêve alcoolisé, tu me trompais.
    
    Le silence se fait. Aucun de nous deux ne bouge.
    
    — Je te trompais comment ? finis-je par demander.
    
    — Euh... Eh bien, tu étais à quatre pattes et il te donnait des fessées et puis...
    
    — Et puis ?
    
    Je lui presse la main pour l’aider à continuer.
    
    — Il te sodomisait, dit-il dans un souffle.
    
    — Je vois.
    
    Je me retourne enfin et le regarde dans les yeux. Je ...
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