La gouvernante
Datte: 19/11/2022,
Catégories:
fh,
hplusag,
soubrette,
caresses,
pénétratio,
rencontre,
Auteur: Roy Suffer, Source: Revebebe
... histoire le toucha.
— Laissez-moi expliciter ce que j’attendrais éventuellement de vous. Cette maison, qu’on appelait « bourgeoise » peut paraître grande, mais en fait n’est pas immense : ce salon d’un côté, de l’autre une salle à manger et la cuisine, à l’étage deux chambres qu’il faudrait appeler « suites », chambre, boudoir, commodités. Ceci pour la partie « ménage ». Du point de vue culinaire, je mange simple, frais, bon et bio, je ne demande pas trois macarons au Michelin. Et pour le linge, je pense disposer de tout le matériel nécessaire, mais je n’ai pas le savoir-faire.
— Ah bon ? Parce que… Ce n’est pas à votre vieille maman qu’il faut tenir compagnie ?
— Pas du tout. C’est moi-même qui suis confronté aux tâches domestiques, où je n’excelle pas, et à une solitude qui ne me convient guère. Elle me procure de l’ennui.
— Bien, je pense pouvoir assurer l’essentiel et, avec un peu d’application, apprendre à faire comme il vous convient.
— Votre réponse me plaît, vous ne prétendez pas d’emblée à tout maîtriser parfaitement. C’est un bon point, ça évitera de nous heurter en confrontant des convictions différentes. Mais l’essentiel pour moi est ailleurs. Je suis veuf et désormais retraité. Après une carrière militaire puis une charge de haut- fonctionnaire, je n’ai pas cultivé de goût pour la solitude. Il ne me semble pas avoir déjà l’âge de la résidence pour seniors, cependant je ne me vois pas non plus tourner en rond entre ces quatre murs, si agréables soient-ils, ...
... sans parler, échanger, discuter, débattre, sourire… bref, sans relations humaines en dehors de la journée hebdomadaire à mon cercle. Comprenez-vous ce que je veux dire ?
— Tout à fait, et ce serait peut-être mon domaine de prédilection dans ces différentes tâches. En tant qu’ancienne épouse d’un chef d’entreprise, ne travaillant pas, j’ai été amenée à recevoir beaucoup, à « faire salon » en quelque sorte. Et puis je souffre également de solitude en tournant en rond dans les dix mètres- carrés d’une chambre de bonne.
— Parfait tout cela. Que diriez-vous de visiter les lieux de fond en comble, que vous mesuriez l’étendue de la tâche qui vous incomberait ?
— Volontiers. Mais permettez que je quitte mon manteau, il fait bon chez vous.
Elle eut la surprise de voir cet homme, son éventuel futur patron, se précipiter pour l’aider à se dévêtir.
Très vieille France, songea-t-elle,mais ça n’a rien de désagréable, au contraire.
Ils traversèrent l’entrée, elle put apprécier la salle à manger cossue de dix places assises autour d’une grande table ovale, et surtout la grande cuisine parfaitement équipée. Le propriétaire commentait :
— Voyez-vous, durant toute ma carrière, j’ai été logé par l’État au titre de la « nécessité absolue de service ». C’est en voyant la retraite approcher que j’ai acquis cette demeure en bien mauvais état. Je l’ai fait restaurer à mon goût, mais hélas ma pauvre épouse ne l’a même pas vue terminée. Il y avait au départ quatre pièces par niveau. J’en ...