1. Coups fourrés pour l'élection du BDE (1)


    Datte: 06/11/2022, Catégories: Lesbienne Auteur: Victor_lepieux, Source: Xstory

    ... immédiatement. J’avais été humiliée, je voulais me cacher loin d’ici. Mais Nathalie, elle, était furax. Elle se dirigeait droit vers l’administration. Je tentais de la dissuader :
    
    « Mieux vaut oublier tout ça. C’est juste des cons et…
    
    — Et, des cons qui ne devraient pas être ici. »
    
    Quand on arriva à l’administration, Nathalie commença à se plaindre du BDE. La responsable de formation semblait l’écouter sans se sentir le moins du monde concernée :
    
    « Le BDE est élu par les étudiants… Si vous n’aimez pas ses membres, ne votez pas pour eux. »
    
    Quant aux critiques sur Marc :
    
    « Mais… Mesdemoiselles, on ne va pas écouter tous les caprices des étudiantes. Ou alors, à la moindre mauvaise note que donne un prof, on sera débordé. Si votre plainte est sérieuse, passez par le BDE et on avisera alors. »
    
    Quant aux menaces de déballer sur twitter le mauvais comportement des profs et élèves, il nous fut répondu :
    
    « Vous faites comme vous voulez. Mais si vous entachez la réputation de l’École, la direction et surtout les anciens de l’école ne vont pas apprécier. On est tous très solidaires les uns des autres… »
    
    C’était une menace à peine voilée. Les élèves de l’HEBAM sont présents dans toutes les grosses boîtes et sont souvent en position pour mettre le veto à une embauche. Même pour les stages, on devra se contenter de postes minables s’ils nous ont dans le nez… Et les notes que nous mettraient les profs seraient sans doute particulièrement sévères. Si Nathalie ...
    ... twittait ne serait-ce qu’une fois en disant du mal de l’HEBAM, un nombre de portes phénoménales se refermerait sur nous. Je voyais à sa tête qu’elle allait crier qu’elle n’en avait rien à foutre, et que ce n’était pas une façon de traiter les élèves… Je la tirais par la manche pour lui faire « non » de la tête.
    
    Elle hésita, mais elle ravala sa colère et son indignation en envisageant les perspectives assez sombres qu’entraîneraient ses actes si elle se laissait aller à son impulsivité. Elle finit par dire :
    
    « Très bien. S’il faut que le BDE intervienne pour que vous agissiez, alors sachez que cette année le nouveau BDE ne laissera plus rien passer des comportements sexistes. »
    
    C’est ainsi qu’a germé l’idée de créer notre liste pour le BDE. Et comme j’en étais l’élément déclencheur, j’étais contrainte de me retrouver dessus. Nathalie voulait même que j’en sois présidente et tête de liste. Que je sois le porte-étendard… en gros, moi qui au départ souhaitais régler cette affaire discrètement, je me trouvai propulsée en avant… Je réussis toute de même à la dissuader de me nommer en tête de liste en lui démontrant qu’elle serait bien plus apte que moi à exercer le poste de présidente. Mais je me retrouvais quand même n°2, ce qui signifiait vice-présidente. En dehors de nous deux, il y avait 14 autres membres, 14 filles plus précisément. Nous en étions fières, car les deux listes concurrentes étaient très majoritairement masculines et les quelques meufs présentes chez eux ...
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