1. Cela aurait pu être. (1)


    Datte: 26/10/2022, Catégories: Inceste / Tabou Auteur: Petite Chérie, Source: Xstory

    Cela aurait pu être... mais jamais ne le fut.
    
    A mon frère qui n’a jamais vu le jour.
    
    Cela fait maintenant presque un an et demi que je me suis installé dans ce village au pied des Pyrénées, entre les Comminges et la Bigorre, juste un peu avant la pandémie, comme vétérinaire de campagne ; les NAC (nouveaux animaux de compagnie), je les laisse aux vétos des villes.
    
    J’ai repris le cabinet et la clientèle du vieux docteur Anglet, deux rues derrière la mairie en bordure du village, après trois années en tandem tous les deux. C’est une ancienne maison, une vieille bergerie – de type bigourdan – restaurée dans les règles de l’art, avec en rez-de-chaussée la salle de consultation et un coin "attente" dans l’entrée. Sur l’arrière, mon bureau et un coin cuisine donnent sur un jardinet. Ça me suffit amplement.
    
    L’accès à mon appartement à l’étage se fait par un escalier extérieur en pierre qui donne directement sur un balcon filant à l’arrière. Ainsi, chaque matin je peux admirer toute la chaîne pyrénéenne d’est en ouest, quand le temps le permet, une tasse de café à la main. Selon l’épaisseur de la brume matinale ou de la couverture nuageuse, je peux deviner la météo de la journée depuis mon promontoire.
    
    Je connais très bien la région ; nous y venions régulièrement, autrefois, ma sœur et moi, avec nos grands-parents lors des vacances.
    
    En contrebas, j’aperçois la vallée des Baronnies. On ne voit pas le moulin perdu dans le paysage, mais à la ligne des arbres je devine ...
    ... le cours d’eau qui serpente. Au loin, dans des champs escarpés, des vaches broutent aux tintements de leurs cloches.
    
    C’est donc tout naturellement, après l’obtention de mon diplôme finalisant mes études à l’école vétérinaire de Toulouse, que je me suis installé dans ce havre de paix.
    
    Le début a été un peu chaotique, malgré mes différents stages que j’avais effectués auprès de l’ancien vétérinaire. La méfiance, toute naturelle, de la population locale envers un nouveau citadin n’est pas une légende : j’ai eu droit à des questionnaires détournés et en règle pour connaître ma situation familiale, notamment :
    
    — Et madame d’Ambre (c’est mon nom, Olivier d’Ambre), elle arrive quand ?
    
    — Ça ne doit pas être facile tout seul, quand même...
    
    Je m’en suis toujours sorti par une pirouette en occultant la réponse et restant le plus évasif possible : je n’allais pas leur dire de but en blanc, de peur de perdre ma clientèle, que je suis à voile et à vapeur (oui, je suis bisexuel actif) ; que bien qu’étant attiré par les hommes, je n’ai qu’une seule et unique femme dans ma vie, et que je n’aurai qu’elle dans mon cœur : ma sœur.
    
    Je n’arrive toujours pas à déterminer les sentiments qui m’agitent, entre tendresse, complicité, ami et confident ; il y a nos baisers, nos gestes plus intimes que la normale qui parfois nous échappent.
    
    D’ailleurs, en fin d’après-midi ma sœur Marie m’a téléphoné en pleurs pour m’annoncer :
    
    — Je le quitte. Je sors de la gendarmerie pour dépôt de ...
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