1. Le goût de Tania


    Datte: 22/10/2022, Catégories: fh, poilu(e)s, amour, odeurs, Oral occasion, Auteur: InLust, Source: Revebebe

    Je t’ai connue lors d’un vernissage dans ton atelier. Tu présentais ton expoVerb Is Love, une exhibition d’une trentaine de petits personnages d’une dizaine de centimètres en pâte à modeler exposés sur un lit simplement recouvert d’un drap blanc et qui s’adonnaient à l’amour dans l’abandon le plus total. C’était très troublant, d’ailleurs peu osaient regarder directement les œuvres, l’impression d’être un voyeur qui s’assume déroutait le public. J’ai pensé :« On dirait les personnages des tableaux d’Edward Hopper, nus en train de baiser… ». Ça m’a fait sourire.
    
    J’aurais voulu te le dire mais je ne te connaissais pas. Tu avais l’air si timide avec ton petit sourire tendu et ta main crispée au pied de ton verre de vin rouge. Happée par les mondanités, tu passais d’un groupe à l’autre.
    
    Arrivée à ma hauteur, tu me dis d’un français approximatif :
    
    — Ça plait à toi ?
    
    Je te répondis plutôt évasivement, incertain que tu me comprennes. Mais déjà, tu regardais ailleurs. Tu m’interrompis d’ailleurs :
    
    — Toi donnes ta carte à moi.
    
    Je te remis ma carte de visite et tu disparus aussitôt, accaparée par la multitude.
    
    Satanée âme slave ! pensai-je, dans le taxi du retour. J’avais lu quelque part que tu étais née en URSS avant de devenir russe à la faveur des changements politiques, que tu avais pris goût à la Liberté en Europe au cours d’échanges scolaires après la chute du Mur.
    
    Je pensais à l’effarement de ces nouveaux russes découvrant dans les années 90, notre ...
    ... société de consommation. Des kilomètres de magasins bien remplis, une certaine opulence, une liberté d’expression… ce devait être assez troublant, aussi troublant sans doute que tes sculptures ce soir. On a toujours du mal à regarder la Liberté nue !
    
    J’étais déjà couché quand je reçus un texto :
    
    Ce T. Ne pouvait être que toi, Tania. Satanée âme slave !
    
    Il y avait une pluie fine ce jour-là. Tu avais laissé la porte d’entrée ouverte. Après m’être entièrement déshabillé, j’ai rejoint ta chambre, en haut. Tout baignait dans la pénombre et je découvris ton visage au naturel.
    
    Tu me souriais… je devinais ton rouge carmin dont j’imagine tu venais à peine de t’enduire les lèvres, ton carré si brun en bataille, les traits encore engourdis par le sommeil encadrant ton nez ashkénaze si sensuel. Pourtant tu étais surtout très belle dans ton abandon, nue sous ta couette avec juste ton rouge carmin, Tania ! Nue et surtout odorante… les odeurs d’une nuit agitée par l’anxiété de l’après vernissage, peut-être le désir et sans doute les humeurs naturelles de ton corps aussi…
    
    D’un geste léger de la main, tu m’invitas à te rejoindre dans ta couche pour nous étreindre immédiatement. La pluie s’était intensifiée au dehors et ta peau exhalait le lait chaud. Nous nous sommes embrassés lentement mais intensément, à pleine bouche… j’ai su dès ce baiser qu’aucune limite ne viendrait jamais contraindre notre conquête du plaisir. Nos langues se jouaient l’une de l’autre sensuellement. La tienne, ...
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